Skateboard : surfer sur le bitume

Ce jeudi à 19h50 sur RTL-TVI dans «Tout s’explique», Maria del Rio plonge dans l’univers du skateboard, devenu discipline olympique cet été.

D’origine californienne ?

Le skateboard a des origines assez mystérieuses. Personne ne connaît la date exacte de son invention, ni son concepteur. Toutefois, il est avéré que la planche à roulettes est née dans les années 1950 aux États-Unis. Selon la légende, des surfeurs californiens auraient imaginé l’engin pour retrouver les sensations de glisse en l’absence de vagues dans l’océan. Au départ, le skate se développe surtout en Californie et à Hawaï, deux spots emblématiques du surf.

Alors que la pratique se propage à travers le pays, Larry Stevenson devient un pionnier de l’industrie du skateboard. Sauveteur sur la plage de Venice Beach, il observe les jeunes s’amuser sur leur skate à longueur de journées et a l’idée d’améliorer cette planche de bois. Il invente le kicktail, la planche relevée à l’arrière permettant de faire des figures. Stevenson est également le premier, en 1963, à organiser un concours de skate à Hermosa Beach. Après l’événement, le skate dépasse les frontières américaines et prend une dimension internationale. 

Une planche, plusieurs spécialités

À l’origine, le skateboard se pratique dans la rue, en utilisant le mobilier urbain : c’est ce qu’on appelle logiquement le «street». Au fil des ans, de nombreuses figures (appelées «tricks») sont inventées, dont le célèbre «ollie» consistant à sauter avec la planche pour passer un obstacle. Désormais, la rue n’est plus le seul terrain de jeu des skaters qui disposent de nombreux skateparks, pour pratiquer leur art en toute sécurité.

Discipline très spectaculaire, la rampe est une infrastructure en forme de «U» permettant d’effectuer des allers-retours tout en réalisant des figures. Quant aux riders de «bowl» (ou de «pool»), ils pratiquent leur sport dans des piscines vides à fond rond. Enfin, le «downhill» (photo) consiste à dévaler à toute vitesse une rue en pente, tout en traversant parfois des carrefours où il y a de la circulation.

Temple du ride

À mesure que le skateboard fait de plus en plus d’adeptes, les skateparks fleurissent aux quatre coins de la planète. Et certains sortent des sentiers battus. C’est le cas d’un skatepark près d’Oviedo (sur la côte nord de l’Espagne) installé dans… une ancienne église ! Construite en 1912, la petite église de Llanera a été abandonnée à la fin de la guerre civile espagnole, en 1939. Rachetée par un collectif visant à en faire un espace sportif indoor, l’édifice a été décoré par Okuda, un artiste espagnol.

À Milan, les skaters ont pu profiter, le temps d’une exposition temporaire, d’un lieu étonnant. L’artiste et designer sud-coréen Koo Jeong-A avait imaginé pour eux une expérience sensorielle unique. Dans une galerie du palazzo dell’Arte, il avait créé un gigantesque skatepark phosphorescent, où l’éclairage réagissait aux sons.

Riders de légende

Avec l’arrivée du skateboard aux Jeux olympiques, les skaters acquièrent une nouvelle popularité. Mais ils n’ont pas encore la renommée des cadors de la discipline, élevés au rang de légendes.

Le plus célèbre d’entre eux est sans doute Tony Hawk. Né en 1968, cet Américain seize fois médaillé aux X-Games est le premier skater à réaliser la figure appelée «900», soit deux tours et demi dans les airs. Surnommé «Birdman» (l’homme oiseau), il a inventé de nombreuses figures et est le héros d’une multitude de jeux vidéo.

Surnommé le «Godfather» (parrain), Tony Alva, né en 1957 outre-Atlantique, est l’un des skaters les plus influents de tous les temps et l’auteur du premier trick aérien de l’histoire. Premier champion du Monde de la discipline, il était membre des Z-Boys, les premiers à avoir pratiqué du skate dans des piscines vides.

Également membre des Z-Boys, Jay Adams est lui aussi entré dans la légende du skateboard. Après des débuts à l’âge de 4 ans, il multiplie les records et les trophées. Mais celui que l’on surnomme «The Original Seed» (la graine originelle) décède à l’âge de 53 ans, après une carrière entachée de nombreux démêlés avec la justice.

Enfin, Rodney Mullen, né en 1966, a inventé pas moins de trente figures différentes. Le «papa du skateboard» a remporté sa première compétition à l’âge de 11 ans, en étant le seul à porter des protections – condition imposée par son père, dentiste – pour pratiquer ce sport. 

Cet article est paru dans le Télépro du 9/9/2021