Significations, mémoire, couleurs… La vie est un rêve !

On rêve près de deux heures par nuit ! © Getty

Jeudi à 19h50 sur RTL-TVI dans «Tout s’explique», Maria Del Rio joue les Morphée pour percer les mystères de nos hallucinations nocturnes.

Environ 100 minutes de nos nuits leur seraient consacrées : les rêves ! À 60 ans, un bon dormeur aurait donc passé cinq années à rêver. Mais s’il est universel, le rêve reste encore, sous bien des aspects, une énigme…

Sommeil cyclique

La tête posée sur l’oreiller, nous plongeons dans un sommeil qui, loin d’être linéaire, consiste en une succession de cycles d’environ 90 minutes. Chacun est composé de trois phases : l’éveil calme, le sommeil lent (environ une heure au cours de laquelle le corps se met au repos) et le sommeil paradoxal. C’est durant les 15 à 20 minutes de cette phase que se forment les rêves. Celle-ci porte bien son nom : le cerveau et l’organisme se comportent de manières totalement contradictoires. Alors que les muscles restent inactifs, le cerveau se remet en marche. Si la fréquence des ondes est la même que pendant l’éveil, le lobe préfrontal, chargé notamment de la cohérence des informations, est inactif. Pas étonnant que nos rêveries soient souvent loufoques. Après une courte phase intermédiaire, nous pouvons soit repartir pour un nouveau cycle, soit nous réveiller.

J’ai rêvé, mais de quoi ?

Si tout le monde rêve, certains se réveillent le matin en détaillant précisément leurs songes, alors que d’autres n’en ont aucun souvenir. Selon Futura Santé, les femmes seraient plus susceptibles de s’en rappeler. Réveillées en plein sommeil paradoxal, elles seraient 95 % à pouvoir se remémorer leurs rêves contre 80 % des hommes. Si vous faites partie des rêveurs amnésiques et que cela vous chagrine, il est possible de s’entraîner ! À chaque réveil, la première chose à faire est d’attraper son calepin et de noter le contenu de son rêve. Il est important de le faire immédiatement car le souvenir s’estompe rapidement !

Interprétation difficile

Depuis la nuit des temps, l’homme a voulu comprendre ses rêves. Au début du XXe siècle, un personnage bien connu se passionne pour le sujet : Sigmund Freud, fondateur de la psychanalyse. Dans «L’Interprétation du rêve», il défend la théorie selon laquelle le rêve serait l’expression de notre inconscient, de nos désirs refoulés, souvent liés à la sexualité infantile. Si pour lui, les rêves sont à interpréter en fonction du passé, pour le psychiatre Carl Gustav Jung, ils sont l’expression de notre état psychique inconscient. Mais si les dictionnaires d’interprétation des songes sont légion (qui n’a jamais entendu dire que rêver de perdre ses dents était annonciateur de la mort d’un proche ?), les spécialistes s’accordent pour dire que le sens de nos rêveries est très personnel et ne peut être compris qu’au regard d’un parcours particulier.

Scénariste noctambule

Et s’il était (presque) possible de dicter à votre cerveau le scénario de votre nuit ? C’est la promesse du rêve lucide, dont vous avez peut-être déjà fait l’expérience : vous rêvez et en êtes conscient… Bien que cette théorie ne fasse pas l’unanimité, des expériences ont montré que les rêveurs lucides étaient capables de signaler, par des mouvements d’yeux, qu’ils étaient en train de rêver. Comment y parvenir ? Interrogé par Brut., Jean-Baptiste Maranci, chercheur à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière (Paris), conseille de tenir un journal de rêves et de réaliser des tests de réalité. Pour cela, il faut répéter une action pendant la journée pour s’assurer qu’on est dans la réalité. Par exemple, si vous lisez une page, détournez le regard et relisez-la ensuite, le contenu sera le même. Lorsqu’il vous arrivera de lire dans vos rêves, le contenu sera différent car il est impossible d’y mémoriser du texte. Vous saurez alors que vous dormez. Pour éviter de se réveiller sous le coup de l’excitation, il peut être nécessaire de s’entraîner. Seuls 2 % de la population font des rêves lucides chaque semaine, mais 80 % en feront au moins un au cours de leur vie.

En technicolor

La télévision aurait-elle un effet sur nos rêves ? C’est la théorie du chercheur américain Eric Schwitzgebel. En étudiant des récits de rêves remontant à l’Antiquité, il a déduit que, jusqu’au XXe siècle, les gens rêvaient en couleurs. Mais ensuite, des années 1920 à 1950, les songes nocturnes auraient perdu leur coloration… La raison ? Les films en noir et blanc ! Puis, lorsque la couleur a fait son apparition sur le petit écran, elle aurait aussi retrouvé le chemin de nos rêves… 

Cet article est paru dans le Télépro du 25/2/2021

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici