Shakespeare, Gengis Khan, Alexandre le Grand : mystérieux comme une tombe
Jeudi à 16h45, France 5 tente de percer le secret qui entoure la dernière demeure de William Shakespeare avec le documentaire «La Mystérieuse tombe de Shakespeare».
Dans «La Mystérieuse tombe de Shakespeare», l’historienne Helen Castor tente de vérifier le bienfondé des rumeurs de pillage au sujet de la sépulture du dramaturge anglais. Si c’est le cas, où repose réellement le célèbre auteur ? William Shakespeare est loin d’être la seule personnalité dont le lieu de repos éternel est remis en question. Petit tour d’horizon de ces tombes énigmatiques.
Où ? Telle est la question…
Depuis environ un siècle, une étrange rumeur circule au sujet de la tombe de William Shakespeare (1564-1616) : son crâne aurait été dérobé. Située dans l’église de la Sainte-Trinité, à Stratford-upon-Avon, au cœur de l’Angleterre, la sépulture de l’auteur d’Hamlet intrigue depuis longtemps. Ne serait-ce que pour son épitaphe «Béni soit celui qui épargne ces pierres. Et maudit soit celui qui déplace mes os». Dans le cadre du documentaire, les chercheurs ont obtenu le droit de radiographier la tombe du poète pour en avoir le cœur net. «La sépulture de Shakespeare montre une étrange altération du côté de l’endroit où devait se trouver sa tête», explique Kevin Colls, l’archéologue qui a mené la recherche. «Ce qui accrédite la thèse qu’à un moment de l’histoire quelqu’un est venu s’emparer du crâne de Shakespeare. Pour moi, il est très fortement probable que son crâne ne se trouve pas à la Sainte-Trinité.» Pour en être réellement certain, il faudrait ouvrir le caveau où repose Shakespeare. Mais, au vu de l’épitaphe très claire inscrite sur la tombe, l’église de la Sainte-Trinité n’a aucune intention de déranger William…
Cache-cache
C’est sans doute l’un des tombeaux qui a passionné le plus grand nombre d’archéologues à travers les temps et les latitudes géographiques : celui de Gengis Khan (1155/1162 - 1227), fondateur de l’Empire mongol. À sa mort, il fut inhumé dans un lieu secret. La légende raconte qu’un trésor inestimable a été enterré avec lui et que toutes les personnes ayant aperçu le convoi funéraire furent tuées pour que le secret soit totalement gardé. Pour décourager les curieux, une malédiction est évidemment promise à quiconque oserait ouvrir le tombeau de l’Empereur. En 2015, faisant fi de cette mise en garde, une équipe française emmenée par le professeur Pierre-Henri Giscard, spécialiste de l’archéologie mongole, a décidé de concentrer ses recherches sur le mont Burkhan Khaldun, l’une des quatre montagnes que Gengis Khan aurait déclarée sacrée. Grâce à des prises de vues aériennes et toute la technologique possible, les chercheurs ont découvert que le gigantesque tertre de 35 mètres de hauteur, 300 mètres de longueur par 200 de largeur, situé au sommet de Burkhan Khaldun, était d’origine humaine et non naturelle. «Pour Pierre-Henri Giscard», détaille le magazine Géo, «il est peu probable que les Mongols aient entrepris un tel chantier à 2.350 mètres d’altitude, en l’honneur d’un personnage autre qu’un empereur – ou plusieurs.»
Anonymous
En 2014, des fouilles archéologiques menées en Grèce, dans la région de Macédoine, mettent au jour une tête de sphinx en marbre quasi intacte dans le tombeau d’Amphipolis, le plus grand monument funéraire grec découvert deux ans plus tôt et daté de l’époque d’Alexandre le Grand. Rapidement, les espoirs s’enflamment : s’agirait-il de la tombe du roi de Macédoine ? Les historiens éteignent vite la rumeur, la dépouille de ce dernier se trouve plus que probablement en Égypte, dans la ville qui porte son nom : Alexandrie. Cependant, les chercheurs l’affirment : la personne inhumée dans un tombeau d’une telle facture est un proche d’Alexandre. S’agirait-il d’Olympia, sa mère, ou de Roxane, l’une de ses femmes ? De nombreuses pistes sont envisagées. «En 2015, lors d’une conférence, il a été annoncé que le tombeau d’Amphipolis aurait bien été dédié par Alexandre le Grand à son favori Héphaestion» relate le National Geographic. «La découverte dans le tombeau de son monogramme « H » aurait fini de convaincre les archéologues.» Néanmoins, à ce jour, le doute subsiste.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 25/6/2020
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