Santorin, des îles et l’Atlantide…
Haut lieu du tourisme, Santorin regorge de secrets. Cette île du sud des Cyclades (Grèce) est née d’une éruption volcanique il y a près de 3.600 ans. Ce mercredi à 12.15, Arte lui consacre un documentaire… loin des clichés.
Les plages qui bordent Santorin sont faites de sable noir, parfois de sable rouge; des teintes brûlantes qui renvoient à la naissance mouvementée de l’île. Les structures rocheuses de la côte retracent aussi sa longue histoire géologique. En son cœur s’étend la mer : une vaste baie cernée de falaises intimidantes; une baie si profonde que même les énormes navires de croisière peuvent y mouiller. En réalité, Santorin est un petit archipel de cinq îles en forme de croissant, ouvert sur l’Ouest. Il épouse les contours d’une caldera (dépression formée par l’effondrement de la chambre magmatique d’un volcan) aujourd’hui submergée.
Éruption cataclysmique
Néa Kaméni – l’une des îles les plus récentes de la Méditerranée -, située au cœur de la caldera de Santorin, constitue la partie active du volcan qui a donné naissance aux îles actuelles de l’archipel : la roche en fusion restée au centre du volcan sous-marin remonte progressivement par épisodes au centre de la caldera et forme dès l’an 46 l’île de Paléa Kaméni. Ce volcan, dont la dernière éruption date de 1950, est célèbre depuis celle qui s’est produite au XVIe siècle avant notre ère, d’une terrible puissance, et qui serait notamment à l’origine du déclin de la civilisation minoenne.
Prospère et sophistiquée
Cette civilisation installée sur les îles de Crète, Santorin et probablement sur une grande partie de la mer Égée, au sud de la Grèce, de 2700 à 1200 ans av. J.-C., était développée et prospéra durant des siècles, grâce à des sols fertiles, le commerce maritime avec le continent… Les Minoens maîtrisaient également l’écriture. Avec leur art et leur architecture uniques, et la diffusion de leurs idées par le contact avec d’autres cultures à travers la mer Égée, les Minoens apportèrent une contribution significative au développement de la civilisation d’Europe occidentale telle qu’elle est connue aujourd’hui.
Atlantide ?
Les Minoens doivent leur nom – attribué par l’archéologue anglais Arthur Evans (1851-1941) – au roi légendaire de Crète, Minos, fils de Zeus et d’Europe, qui enferma le minotaure dans un labyrinthe. Cnossos, qui fut d’abord considéré comme le palais de Minos, sera découvert en Crète à la fin du XIXe siècle. Arthur Evans y entama des fouilles de grande envergure dès le tout début du XXe siècle. En réalité, Cnossos était un ensemble de plus de 1.000 pièces servant à la fois de centre administratif et religieux, mais aussi de stockage de denrées. Plusieurs historiens voient dans cette cité minoenne de troublantes similitudes avec celle de l’Atlantide décrite par le philosophe grec Platon vers 360 avant J.-C.
Un mythe ?
L’Atlantide ! Cette île mythique dédiée à Poséidon, le philosophe l’évoque dans deux de ses «Dialogues». Sa civilisation, après avoir connu un âge d’or pacifique, aurait évolué progressivement vers une puissance conquérante avide de domination, dont l’expansion aurait été arrêtée par Athènes, avant que l’île ne soit engloutie par les flots dans un cataclysme provoqué à l’instigation de Zeus (dieu suprême de la mythologie grecque) !
Cet article est paru dans le Télépro du 22/8/2024
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