Santé : pourquoi grossissons-nous ?

Nous ne sommes pas tous égaux devant la prise de poids, mais des solutions existent © Getty Images

Il faut combattre les idées reçues face au surpoids, comme le démontre ce mercredi à 22h55 sur La Une le magazine «Matière grise».

L’un ou l’une de vos ami(e)s est maigre. Pourtant, il ou elle mange deux fois plus que vous. Et vous, vous êtes en surpoids. Pourquoi ? Trop de calories et pas assez d’exercice ? Des recherches remettent en cause cette hypothèse. En réalité, les différences dans notre biologie individuelle, notre génétique ou notre psychologie, jouent un rôle crucial. Les idées reçues à l’encontre des personnes en surpoids ont la dent dure. L’obésité, surtout, reste mal connue.

En vérité, il s’agit d’une maladie multifactorielle. Et si l’hygiène de vie est l’une des causes, il ne faut pas négliger d’autres facteurs : le manque de sommeil, les maladies, l’âge, certains médicaments (antidépresseurs), les facteurs génétiques… Nous ne serions donc pas seuls responsables de notre surpoids. Mercredi soir sur La Une, «Matière grise» présente une expérience médicale menée en Angleterre, qui a utilisé des personnes en surpoids comme cobayes. Leur point commun : elles n’arrivent pas à perdre du poids, aucun régime n’a fonctionné. La science va-t-elle triompher là où les régimes ont échoué ?

Les facteurs génétiques

Des échantillons ADN sont prélevés chez chaque volontaire et analysés. Il s’avère que nos gènes peuvent influencer notre poids de différentes façons : accroître notre sensation de faim ou notre attirance pour la nourriture, modifier l’efficacité avec laquelle nous brûlons les calories et même influer sur les endroits du corps où nous grossissons. Cependant, on peut apprendre à gérer ses pulsions d’origine génétique et ses envies irrépressibles de manger. On ne peut pas modifier son patrimoine génétique, mais un nouveau mode alimentaire permet notamment de réduire le nombre de calories consommées.

Les hormones

Les hormones influent également. À commencer par les hormones gastro-intestinales qui délivrent des signaux chimiques pour déclencher la sensation de satiété. La sensation de faim se déclenche lorsque l’estomac se met à sécréter une hormone appelée ghréline. Pendant que l’on mange, notre hypothalamus évalue les besoins énergétiques de notre corps et, lorsque ces besoins sont comblés, envoie des signaux de satiété à notre organisme : le taux de ghréline diminue. Chez les personnes obèses, si le taux de ghréline est normal, cette hormone disparaît moins rapidement lors de l’envoi des premiers signaux de satiété par le cerveau. Résultat : les obèses ont faim plus longtemps et mangent donc davantage.

Un début de solution est d’adopter un régime riche en fibres, car celles-ci stimulent la production d’hormones gastro-intestinales et la satiété. Les changements hormonaux entraînent aussi des conséquences. À la ménopause, le bouleversement hormonal conduit à une perte musculaire et à un ralentissement du métabolisme basal. Résultat : le corps féminin a plus de difficultés à brûler les calories absorbées et les kilos s’installent. La seule solution est de fournir moins de calories à son corps et de faire davantage de sport. Dans le cas de l’hypothyroïdie – une pathologie qui touche surtout les femmes -, le métabolisme de base est (une fois de plus) ralenti à cause du mauvais fonctionnement de la glande thyroïde. Le corps brûle moins de calories au repos et prend du poids, alors que le régime alimentaire n’a pas changé.

Les émotions

Viennent enfin les raisons psychiques du surpoids. La principale cause psychologique qui nous pousse à trop manger, ce sont nos émotions. Par exemple dans une situation de stress. Dès notre enfance, nous sommes conditionnés à gérer nos émotions avec la nourriture (gâteau d’anniversaire, friandises en récompense, etc.). Manger devient un refuge, avec le risque de devenir un ou une «mangeuse émotionnelle». Il faut alors modifier sa psychologie alimentaire, identifier les pensées négatives et rompre le lien avec l’envie de nourriture…

Cet article est paru dans le Télépro du 25/1/2024

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