Rothschild, les origines
Ce vendredi à 22h35 sur La Une, «Le Temps d’une histoire» relate celle d’une famille au nom emblématique : les Rothschild, synonyme d’immense fortune.
Le patronyme est si connu que, dans le langage commun, il est devenu synonyme de très grande richesse. Mais, avant d’être une fortune voire une marque, les Rothschild sont une famille. Comment ce nom s’est-il transformé en dynastie régnant sur le monde de la banque ? Retour aux sources.
Rothschild Ier
Comme nombre d’histoires de gloire qui font rêver, celle des Rothschild commence mal. Pour le comprendre, il faut remonter en 1744, à Francfort, en Allemagne. Sur les bords du Main, haut lieu commercial de l’Empire germanique, naît Mayer Amschel Rothschild. Il est le quatrième d’une famille qui se composera de huit enfants.
Au XVIIIe siècle, la religion juive des Rothschild n’est pas vue d’un bon œil. Mayer, ses proches et tous ceux qui partagent leur foi, doivent vivre dans un ghetto nommé «rue des Juifs». Cet endroit surpeuplé n’est pas le seul d’Europe, mais celui de Francfort est soumis à des règles très strictes. «Ils ne peuvent en sortir que certains jours précis, faire des allées et venues qu’à certaines heures et ils ne peuvent faire leurs courses en même temps que tout le monde», détaille la RTBF.
Devenu orphelin en 1756, le petit garçon est envoyé, sur décision de ses grands frères, chez un banquier, Simon Wolf Oppenheimer, basé à Hanovre, lieu où la politique envers les juifs est plus souple. «Mayer y développera sa maîtrise des affaires et y trouvera des opportunités».
Rencontre déterminante
De retour à Francfort, c’est en 1763 que le destin de Mayer et de la famille Rothschild va réellement commencer à s’écrire. Lors d’un achat de pièces et de médailles, il fait la connaissance de Frédéric II prince de Hesse-Cassel considéré à l’époque comme la plus grosse fortune d’Europe. Ce dernier cherche justement un administrateur pour gérer les sommes astronomiques à sa disposition et les placer de manière intéressante. Mayer lui plaît, il en fait l’un de ses hommes de confiance.
Pour Rothschild, c’est l’aubaine d’une vie, il devient le personnage le plus respecté du ghetto. En octobre 1785, le prince Guillaume de Hesse-Cassel succède à son père, devient Guillaume IX et prend les pleins pouvoirs sur le comté de Hanau-Münzenberg. Mayer le sait, le moment est venu de passer à la vitesse supérieure.
Richissime, Guillaume IX est sollicité pour toutes sortes d’emprunts par d’autres Princes. Mais il est méfiant et ne veut pas devenir «l’usurier de l’Europe». «Rothschild propose alors de prêter l’argent de Guillaume IX en son nom. De la sorte, Mayer pourra exiger des taux importants, puisque l’on a l’habitude que les juifs pratiquent le prêt à usure, le tout sans écorner la réputation de Guillaume», relate Franck Ferrand sur Europe 1. «Inutile de vous dire, qu’en échange, Rothschild va s’octroyer de belles commissions. À tel point qu’il sera très vite en mesure de prêter lui aussi de l’argent et ainsi faire fructifier sa fortune personnelle».
Les héritiers
À la fin de sa vie, malgré sa richesse conséquente, Mayer vit dans la plus grande sobriété et distribue l’aumône aux démunis de la «rue des Juifs». Il décède en 1812 et lègue tous ses biens à ses cinq fils (il avait également cinq filles) qui sont déjà dispersés dans les plus grands centres financiers européens : Francfort, Londres, Paris, Vienne et Naples. Ensemble, les cinq frères vont accroître de manière phénoménale l’héritage de leur père en créant le réseau financier le plus vaste et le mieux informé au monde.
Cet article est paru dans le Télépro du 29/9/2022
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