Révolution française : guillotiner les idées reçues
On pense tout connaître de cet événement historique et pourtant… Ce vendredi à 22h40, La Une propose un documentaire sur «La Prise de la Bastille».
Nombre d’idées reçues et souvent fausses circulent sur cette révolution qui porta un couple royal à l’échafaud et versa dans les excès les plus inimaginables. Au départ, il y avait pourtant ce vœu pieu d’assurer l’égalité entre tous les hommes et le respect de leurs libertés…
La France a-t-elle le monopole révolutionnaire ?
Si les événements encore récents nous rappellent qu’elle aime, parfois dans la violence, ébranler le pouvoir en place, ce n’est pas la France qui a lancé le mouvement révolutionnaire dans le passé. Les révoltes et les insurrections peuplent l’histoire. Et elles remontent bien au-delà de l’existence même de l’Hexagone en tant qu’État. La révolution américaine (1775-1783), paradoxalement soutenue par la monarchie française et les troupes de La Fayette qui y voyaient un moyen d’affaiblir la prépondérance anglaise dans le Nouveau Monde, inspire le mouvement d’émancipation né en France aux alentours de 1789. Il n’a encore rien d’antimonarchique, mais vise à réduire les écarts entre les différentes classes de la société, notamment en abolissant les privilèges.
Le 14 juillet 1789, début officiel de la Révolution ?
La Révolution débute plutôt le 5 mai 1789, lorsque les députés du Tiers-États, dans le cadre des États-Généraux réunis par le roi Louis XVI, s’insurgent de se voir systématiquement minorisés alors qu’ils représentent la majorité du peuple face à la noblesse et au clergé. Et dès le 20 juin, ils proposent de rédiger une Constitution avec l’aide d’ailleurs de plusieurs députés des autres groupes représentés. L’Histoire retiendra ce moment sous le nom du Serment du Jeu de paume, car l’engagement solennel de mettre fin à l’Ancien Régime fut pris dans une salle de Versailles dédiée à la pratique de cet ancêtre du tennis. Le 14 juillet, la prise de la Bastille, vieille forteresse qui sert de prison, est le fait du peuple parisien. Elle est le résultat d’une série d’événements en chaîne provoquant la mort d’une centaine de Parisiens ainsi que celle du commandant de la place dont la tête est promenée au bout d’une pique. Cette date deviendra jour de Fête nationale.
Le couperet du docteur Guillotin
La guillotine, qui sera utilisée jusqu’au cœur du XXe siècle en France, et d’ailleurs aussi en Belgique, n’est pas l’invention du docteur Joseph-Ignace Guillotin. Mais le médecin, soucieux d’éviter les souffrances inutiles induites par les divers types de mises à mort (écartèlement, décapitation au sabre, roue…), en fait adopter l’usage aux députés de la nouvelle Assemblée nationale, en 1789. L’appareil en lui-même est conçu en 1792 par un confrère chirurgien, Antoine Louis. Mais il ne s’agit pas à proprement parler d’une nouveauté, puisqu’il s’inspire d’autres instruments de ce type utilisés autrefois en Italie et en Écosse. Le roi Louis XVI puis la reine Marie-Antoinette en sont sans doute les victimes les plus célèbres.
Allons enfants de la patrie !
Marseillais, l’hymne national français ? Pas vraiment… Alors que la France est entrée en cette année 1792 en guerre contre l’Autriche, le maire de Strasbourg reçoit un certain nombre d’officiers supérieurs. Parmi eux, Claude Joseph Rouget de Lisle, grand amateur de musique, né à Lons-le-Saunier (Jura). Il lui demande de composer un hymne pour accompagner les troupes montant à l’assaut de l’ennemi. C’est ainsi que naît «Le Chant de guerre pour l’armée du Rhin» qui parvient aux oreilles de conscrits marseillais. Ils s’en emparent et le chantent en remontant vers Paris. L’air devient ainsi «La Marche des Marseillois», puis «La Marseillaise».
Cet article est paru dans le Télépro du 6/7/2023
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