Quiz : l’Histoire passe l’écrit

Image extraite du documentaire «L'Odyssée de l'écriture» diffusé ce samedi sur Arte © Arte/Films à cinq/Dox
Alice Kriescher Journaliste

Dans une impressionnante série documentaire intitulée «L’Odyssée de l’écriture» (ce samedi à 20h50), Arte nous propose de découvrir l’évolution de la plus grande invention humaine, celle de l’écriture.

Des origines de sa création, aux hiéroglyphes égyptiens en passant par le numérique, que savez-vous réellement de l’écriture, un geste aujourd’hui devenu banal ? Testez vos connaissances !

1. Pour quelle raison l’écriture est-elle née ?

a. Pour glorifier les dieux

b. Pour nommer les habitants d’un même village

c. Pour tenir une comptabilité

2. À qui doit-on la traduction des hiéroglyphes ?

a. Napoléon

b. Jean-François Champollion

c. Pierre de Rosette

3. Au début de son invention, parmi ces différents matériaux, lequel ne servait pas de support à l’écriture ?

a. La cire

b. La carapace de tortue

c. Le verre

4. Qu’est-ce qu’un abjad ?

a. Un alphabet qui n’utilise que des voyelles

b. Un alphabet qui n’utilise que des consonnes

c. Un alphabet qui repose sur moins de 10 lettres

5. Quel est le pourcentage de la population mondiale à utiliser l’alphabet latin ?

a. 20 %

b. 40 %

c. 60 %

6. Étienne Dolet, poète et imprimeur lyonnais, est mort brûlé en 1546 pour avoir…

a. Mal orthographié un mot

b. Refusé d’imprimer la Bible

c. Publié des ouvrages de Rabelais

7. Qui a imposé l’emploi de minuscules et majuscules ?

a. Charlemagne

b. Pépin le Bref

c. Louis Ier

8. Le mot artichaut est issu…

a. Du gaulois

b. De l’arabe

c. Du breton

9. Quel est le synonyme du langage épicène ?

a. Le braille

b . Le langage soutenu

c . L’écriture inclusive

10. Si nos claviers d’ordinateurs commencent en général par les lettres AZERTY, chez qui trouvera-t-on plutôt la suite QWERTZ ?

a. Sur les claviers anglais

b. Sur les claviers allemands

c. Sur les claviers argentins

Réponses

1c. Notre compréhension quant à l’origine exacte de l’invention de l’écriture souffre encore de lacunes. Il semblerait qu’elle soit apparue plus ou moins simultanément en Mésopotamie, l’actuel Irak, avec l’écriture cunéiforme et en Égypte, avec les hiéroglyphes, au cours du IV millénaire av. J.-C. Ces premières formes d’écriture sont basées sur des pictogrammes. Il est tenu pour acquis que les Sumériens de Basse Mésopotamie ont initié la technique de l’écrit afin de tenir des livres de comptabilité pour dénombrer les possessions des différents temples.

2b. Les hiéroglyphes égyptiens sont constitués de trois éléments : des pictogrammes, des phonogrammes (images qui expriment un son) et des déterminatifs (muets) qui indiquent le champ lexical du mot. C’est en 1822 que l’égyptologue Jean-François Champollion (1790-1832) parvient à déchiffrer pour la première fois les hiéroglyphes présents sur la pierre de Rosette, un fragment de stèle gravée de l’Égypte antique.

3c. Si le verre est exclu pour la pratique de l’écriture, à l’époque, les tablettes d’argile, de bois ou de cire étaient fréquemment utilisées dans le monde gréco-romain et en Occident, avant l’invention du parchemin, puis du papier. Les Chinois, quant à eux, écrivaient facilement sur de la soie ou du bambou, et, plus surprenant, sur des os ou des écailles, de tortues notamment. Cette pratique a un nom, l’écriture ossécaille.

4b. À l’instar de l’un des alphabets les plus anciens, le phénicien, l’abjad désigne un alphabet consonantique. Dans ce cas, les voyelles sont implicites pour le lecteur qui doit les ajouter mentalement. Nous devons l’apparition des voyelles à l’alphabet grec, mis sur pied au VIIIe siècle av. J.-C.

5b. S’il existe une cinquantaine d’alphabets différents à travers le monde, notre alphabet latin, issu du phénicien, du grec et de l’étrusque, serait employé par environ 40 % de la population mondiale.

6c. Lorsque Gutenberg mit au point le procédé de l’imprimerie en 1450, l’invention fut accueillie avec suspicion ; cette machine allait-elle diffuser des idées dangereuses ? Près d’un siècle plus tard, la profession d’imprimeur reste très risquée. En 1546, le traducteur et imprimeur Étienne Dolet est étranglé puis brûlé, comme trois de ses confrères, pour avoir publié des ouvrages de l’écrivain humaniste Rabelais et propagé, selon ses accusateurs, l’athéisme.

7a. La notion de minuscule naît sous l’impulsion de Charlemagne (742-814), vers 780. Auparavant, sous l’Empire romain, on utilise des lettres capitales dans toute la phrase. Mais soucieux d’unifier les pratiques des écritures germaniques et romaines, le roi des Francs diffuse en Europe une nouvelle écriture appelée «caroline». L’une des règles de cette écriture est donc qu’une lettre capitale romaine, plus grande que les autres, apparaisse en début de phrase afin de faciliter la lecture.

8b. Riz, coton, abricotier, gaze, mousseline, épinards, estragon, potiron… Voici un petit éventail de ce que notre français doit à l’arabe, sa troisième langue d’emprunt après l’anglais et l’italien. Nous utiliserions ainsi environ 500 mots arabes contre une centaine issus du gaulois.

9c. L’écriture inclusive ou langage épicène, au cœur de nombreux débats ces dernières années, désigne les différentes règles et pratiques qui cherchent à éviter toute discrimination sexiste par le langage ou l’écriture.

10b. La disposition des premières lettres sur les claviers que nous utilisons est «AZERTY», soit un dérivé du «QWERTY» anglo-saxon, mis au point en 1868 par l’Américain Christopher Latham Sholes, l’un des pères de la machine à écrire. C’est également le cas du «QWERTZ», usuel dans les pays germanophones ainsi qu’en Europe centrale et de l’est. Grâce à cette configuration des touches, les lettres les plus utilisées sont assez espacées pour permettre l’écriture la plus rapide possible.

Drôles de calculs

Les marchands mésopotamiens ont d’abord employé des cailloux («calculi» en latin, qui a donné… «calcul») pour faire leurs comptes, puis, à Uruk, il y a près de 6000 ans, ils les ont remplacés par des boules d’argile creuses (bulles-enveloppes) contenant ces calculis. La bulle-enveloppe, sur laquelle on indiquait le contenu et qu’on signait avec un sceau-cylindre, accompagnait les marchandises lors de leur transport. Difficile de subtiliser quoi que ce soit sans que cela se sache. Pour vérifier si ce qui était inscrit sur la bulle était exact, on la cassait pour compter les calculis libérés. 

Cet article est paru dans le Télépro du 19/5/2022

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