Qui était Maurice Leblanc, l’auteur d’Arsène Lupin ?
Derrière le célèbre personnage d’Arsène Lupin se cache un auteur dans la tourmente. Portrait du «Conan Doyle français».
Samedi à 20h20, France 5 et son émission «Une maison, un artiste» s’intéressent à la demeure de Maurice Leblanc (1864-1941), créateur du gentleman cambrioleur. Devenu musée, le Clos Lupin, au 15 de la rue Guy de Maupassant à Étretat, a vu naître le personnage, 39 nouvelles et 19 romans.
Le premier d’entre eux, «Une femme» (1893), jugé scandaleux à l’époque, évoque une provinciale bourgeoise découvrant les joies de l’adultère. Enthousiasmé par ce succès public, Leblanc enchaîne les ouvrages et fréquente le milieu littéraire parisien. Sans en obtenir jamais – à son grand désarroi – la reconnaissance…
Naissance d’un phénomène
1904. Dans le journal L’Auto, Maurice Leblanc, tout juste quadragénaire, publie «Un gentleman», aventures d’un voleur d’automobiles. L’année suivante, Pierre Lafitte, directeur du mensuel Je sais tout, le contacte pour lui acheter un feuilleton. Le personnage d’Arsène Lupin voit le jour.
«C’est la Belle Époque, celle du triomphe de la bourgeoisie. Des phénomènes nouveaux apparaissent : l’usage des chèques, des appartements inoccupés… qui deviennent la proie des voleurs», explique Jacques Derouard, biographe du romancier.
Arsène Lupin, devenu populaire, poursuit donc sa carrière en romans et en pièces de théâtre. Il rencontre même Sherlock Holmes («Herlock Sholmès») et Watson («Wilson») dans le recueil parodique «Arsène Lupin contre Herlock Sholmès» en février 1908. Le phénomène est grandissant, au détriment du bonheur de l’auteur… qui n’est toujours pas considéré comme un grand écrivain par ses pairs…
Dans l’ombre de son succès
Comme Lupin, Maurice Leblanc est discret. En 1914, la guerre éclate et les publications sont rares. Ses opinions politiques et sa personnalité évoluent en suivant celles de son personnage. «Lupin devient patriote et anti-Boche pendant la Grande Guerre», précise Jacques Derouard.
Il cesse peu à peu ses larcins pour devenir détective. Et il s’embourgeoise.» S’il essaie malgré lui de s’éloigner de Lupin, Leblanc reste, jusqu’au 6 novembre 1941, date de sa mort, l’éternel père du gentleman cambrioleur.
Retour en force
Grâce à l’adaptation Netflix, le premier roman de l’écrivain, «Arsène Lupin : gentleman cambrioleur» se voit offrir une seconde jeunesse. Une nouvelle édition parue chez Hachette contient, en plus des neuf nouvelles, un cahier photos de huit pages de la série Netflix.
À lire : Maurice Leblanc, «Arsène Lupin : gentleman cambrioleur», 288 pages, 12,90 € (Hachette Romans)
Cet article est paru dans le Télépro du 1/7/2021
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