Qu’est-ce que l’équateur ?

Une ligne imaginaire, mais présente sur toutes les cartes géographiques © Getty

Pour mieux cerner le monde, l’homme a eu besoin de le cartographier. Ainsi est né l’équateur, une ligne imaginaire qui partage le globe terrestre en deux.

De nombreux explorateurs se sont passionnés pour cette zone intermédiaire, située à mi-chemin entre les pôles, longtemps considérée comme un «enfer vert». Remontons le temps. Le mathématicien Pythagore, puis Platon, ont déclaré d’abord la Terre ronde. Aristote en a apporté les premières preuves. Au III e siècle avant J.-C., Ératosthène, un des fondateurs de la géographie, en a calculé la circonférence, étudiant aussi la répartition des océans et des continents. Il a défini cinq zones : celle de l’équateur, torride et supposée inhabitable, et, de part et d’autre, deux zones tempérées et deux zones glaciales.

Parallèles et méridiens

Hipparque a peaufiné le principe. Il lui a ajouté un quadrillage de parallèles et méridiens pour un côté très pratique : localiser les lieux et mieux évaluer les distances. Ptolémée l’a partagée «selon les Cercles du ciel» et établi une liste de coordonnées en longueur (longitude) et en largeur (latitude). Grâce à une projection plane de la Terre, il a élaboré une carte plus précise du monde, classé les peuples connus selon leur localisation.

À la fin de l’Antiquité, les cartes disparaissent lors de la chute de l’Empire romain. Mais dès le IX e siècle, les savants perses et arabes traduisent les ouvrages grecs et ajoutent leur pierre à l’édifice : la boussole. Au siècle des Lumières, l’académie des Sciences, à Paris, envoie la première expédition en région équatoriale d’Amérique du Sud. Au bout d’un an de voyage, trois scientifiques débarquent en 1736 dans l’actuel Équateur. Leur mission ? Trancher le débat sur la forme de la Terre en mesurant le méridien sur environ 300 km. Pour cartographier les paysages, ils utilisent la triangulation. Grâce à eux, le monde apprend que la Terre est ronde, mais aplatie aux pôles.

Une querelle franco-anglaise

Il reste un problème majeur pour les navigateurs : la mesure précise de la longitude. Pour la latitude, elle se calcule à partir des étoiles et du soleil. Pour la longitude, c’est une autre paire de manches. Il faut d’abord en fixer l’origine. De façon arbitraire, Louis XIII fixe le méridien 0 à El Hierro, sur une des îles Canaries.

En 1714, le parlement anglais lance, lui, un concours, le Longitud Act. Il récompense de 20.000 livres (l’équivalent de deux millions d’euros actuels) celui qui met au point un dispositif pour calculer avec précision la longitude d’un lieu. En déterminant la différence entre l’heure solaire et celle du méridien, un horloger, John Harrison, décroche la timbale. Il restait encore à se mettre d’accord sur le méridien d’origine et parvenir ainsi à unifier les fuseaux horaires. Entre celui d’El Hierro, de Paris (utilisé pour le système métrique) et Greenwich, en référence à la puissance navale anglaise d’alors, il y avait le choix.

Au bout d’âpres tractations, en 1884, les Britanniques obtiennent gain de cause en échange d’une promesse faite aux Français : adopter le système métrique. Ce qu’ils feront officiellement en 1965, mais pas en pratique. Depuis, à l’aide du GPS, une équipe de chercheurs a révélé que le méridien de Greenwich, situé dans la banlieue de Londres, était décalé de 102,5 mètres vers l’ouest par rapport à ce qui devrait être sa position. En cause, une variation locale de gravité. Désormais, l’heure mondiale est calculée sur l’heure UTC (temps universel coordonné) et non plus, sur Greenwich. 

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 2/4/2020

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