Quel drôle d’animal cet ornithorynque !

© ARTE/Pete Walsh/WildBear Enterta
Alice Kriescher Journaliste

Ce vendredi à 16h30 sur Arte, «Le Gardien des ornithorynques» nous conte la belle histoire d’amour entre un homme et un groupe d’ornithorynques en danger.

Pete Walsh, 50 ans, employé de magasin de vélos à Hobart, capitale de la Tasmanie, se rend régulièrement à la rivière Derwent. Lors d’une de ses balades, il vole au secours d’une femelle ornithorynque, animal endémique de l’est de l’Australie et de la Tasmanie, prise au piège dans du plastique. C’est le coup de foudre, Pete se donne pour mission de protéger ces animaux dont le nombre ne cesse de décliner.

Animal chimérique ?

Avec son bec de canard, ses pattes palmées, sa queue de castor et son pelage de loutre, l’ornithorynque se distingue dans le monde animal. À tel point que les premiers naturalistes qui l’étudient, au XIXe siècle, croient à un canular. Pourtant, cette curiosité de la nature est bien réelle. Seul survivant de la famille des
Ornithorhynchidae, l’ornithorynque est un monotrème : il pond des oeufs, mais allaite ses petits. Et de manière atypique, puisque le lait suinte à travers la fourrure de la femelle.

Ce petit animal semi-aquatique entre 45 et 50 centimètres, n’en demeure pas moins redoutable. Au niveau de ses chevilles, des aiguillons de venin lui permettent de contrer d’éventuels ennemis, ses puissantes pattes griffues lui sont d’une grande utilité pour creuser des terriers et des récepteurs, sous son bec, le rendent apte à la chasse nocturne pour ses prises favorites : vers de terre et crustacés.

Génome brillant

Outre sa formidable capacité d’adaptation, c’est le code génétique de cet animal hybride qui fascine les scientifiques. «Son génome est très important, car c’est un chaînon manquant dans notre compréhension de l’évolution initiale des mammifères et donc de l’homme», détaille le Dr Chris Ponting, directeur de recherche à Oxford, cité dans GEO.

Comme si toutes ces spécificités ne lui suffisaient pas, en 2020, une équipe scientifique découvre que la fourrure des ornithorynques est… fluorescente ! «Elle émet une lueur bleu vert quand elle est exposée aux ultraviolets, un spectre lumineux invisible à l’oeil humain», indique le National Geographic. L’hypothèse
la plus probable pour expliquer cette biofluorescence est celle du camouflage contre certains prédateurs.

Un homme et son ornithorynque

Dans le documentaire diffusé vendredi sur Arte, si Pete Walsh a décidé de militer pour la protection des ornithorynques, c’est bien parce qu’ils sont en danger. Et la situation de leur espèce serait sous-estimée ! Le réchauffement climatique et les sécheresses de plus en plus fortes en Australie exercent sur elle
une pression extrême, comme l’indique Sciences et Avenir. «Si les conditions actuelles se maintiennent, les populations d’ornithorynques pourraient s’effondrer de 47 à 66 % au cours des cinquante prochaines
années.»

Cet article est paru dans le Télépro du 25 avril 2024.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici