Quand Mitterrand faisait écouter le téléphone du tout-Paris

Le documentaire inédit «Mitterrand et les écoutes de l’Élysée», que diffuse La Trois ce samedi à 21h, traite d’un des plus grands mensonges de la Ve République française, symbole d’une dérive du pouvoir, un scandale d’écoutes illégales.

Pendant trois ans, sous le premier septennat de François Mitterrand, une cellule clandestine a écouté illégalement des centaines de personnes dans Tout-Paris (avocats, journalistes, acteurs, adversaires politiques…). Suite à l’attaque terroriste de la rue des Rosiers en août 1982 (huit morts et vingt-deux blessés), le Président met en place un cabinet noir à l’Élysée. Il s’agit d’un service secret autonome, dépendant exclusivement de lui et dirigé par l’ex-patron du GIGN, le commandant Christian Prouteau.

Après l’écrivain Jean-Edern Hallier, le journaliste du Monde et poil à gratter de la présidence Edwy Plenel est la deuxième personne la plus écoutée. Il sera accusé d’être un agent de la CIA !

C’est à l’arrivée de Jacques Chirac comme Premier ministre que les écoutes sont suspendues et la cellule démantelée. Lorsque le scandale éclate en 1993, après des révélations du quotidien Libération, Mitterrand ment à la télévision. Face aux questions du Belge Hugues Le Paige, il dira : «Je ne pensais pas qu’on allait tomber dans un tel degré de vilenie». Seuls Prouteau et ses hommes seront poursuivis, le Président est mort, lui, avant le procès.

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