Quand la nature soigne…
Comme l’explique Maria Del Rio ce jeudi à 19h50 dans «Tout s’explique», passer du temps dans la nature réduit le stress, renforce l’immunité et améliore notre humeur.
A, B, C, D… et G !
«L’art de la médecine consiste à distraire le malade pendant que la nature le guérit», disait Voltaire. Trois siècles plus tard, les propos du philosophe des Lumières sont confirmés par de nombreuses études scientifiques. Il ne fait désormais plus aucun doute que passer du temps dans la nature, même brièvement mais régulièrement, a un impact positif sur notre santé.
Cela renforce l’immunité (nous avons besoin de vivre avec des microbes autour de nous), réduit le rythme cardiaque (grâce aux particules émises par les arbres), ou encore diminue l’hyperactivité des enfants. Et la nature joue surtout un rôle primordial sur notre santé mentale. Ainsi, avant d’affronter l’hiver, en plus de faire le plein de vitamines A, B, C ou D, il ne faut pas négliger la vitamine G pour «green» (vitamine verte en français), métaphore imaginée par des scientifiques anglo-saxons.
Selon des chercheurs de Stanford (Californie), la taille de la zone du cerveau liée aux pensées négatives diminue après une promenade dans la nature, ce qui n’est pas le cas après une balade en milieu urbain. Et ces bénéfices apparaissent dès la première sortie en forêt. Des bienfaits que les Japonais ont bien compris, eux qui pratiquent depuis longtemps la sylvothérapie, soit des bains de forêt («Shinrin-yoku» en japonais), pour réduire le stress quotidien.
Plus de vert, plus de QI
Si la nature a des effets bénéfiques sur notre santé physique et mentale, cela est vrai aussi pour les enfants. Fin août, une étude menée par les universités de Hasselt et de Gand a examiné l’impact d’un cadre de vie vert sur l’intelligence et le comportement des enfants entre 8 et 15 ans. «Dans le cas des enfants des villes, davantage de verdure autour de la maison peut être associé à un QI plus élevé», affirment les universités. «Plus précisément, 3,3 % d’espaces verts supplémentaires dans un rayon de 3 km autour du domicile est lié à une augmentation de 2,6 points de QI.» La recherche montre également que vivre dans un quartier plus vert est corrélé à une réduction de problèmes de comportement, comme des soucis de concentration ou d’agressivité. Pour les chercheurs, le milieu socio-économique des participants ne fausse pas l’étude : «le lien existe chez les enfants de parents ayant un niveau d’éducation élevé comme faible», explique la chercheuse Esmée Bijnens.
L’école au grand air
Si le concept commence à séduire et à se répandre en Belgique, il est adopté depuis des années dans les pays nordiques. Faire la classe à l’extérieur, baptisé «udeskole» (école de dehors) en Scandinavie, est un mode d’apprentissage né au Danemark il y a plusieurs décennies. Les avantages sont multiples pour les enfants qui renforcent ainsi leur système immunitaire, voient leur stress diminuer, peuvent bouger plus, sont plus concentrés et plus disponibles pour apprendre… Et du côté des enseignants, la nature leur offre l’occasion de mettre en pratique les différentes matières enseignées : calculer la vitesse en jetant une pomme dans une rivière, comprendre pourquoi le ciel est bleu, apprendre les échelles en maniant une carte…
Face à la mer
C’est incontestable, un séjour à la mer procure de nombreux bienfaits à notre santé physique, que ce soit en respirant l’air iodé du littoral ou en se baignant dans une eau riche en minéraux et oligoéléments. Des études ont démontré les effets positifs de la mer sur le sommeil et l’état des poumons. De plus, la lumière des côtes augmente notre taux de vitamine D et contribue ainsi à combattre stress et fatigue chronique. Marcher pieds nus dans le sable est aussi recommandé pour muscler les pieds et les tonifier. Mais ce n’est pas tout : profiter d’une vue directe sur la mer fait aussi du bien à notre santé mentale. Il a été prouvé que les populations vivant en bord de mer étaient moins sujettes à la détresse psychologique. Selon une étude réalisée en Nouvelle-Zélande, la raison n’est pas à chercher dans l’environnement en lui-même, mais plutôt dans le fait d’observer une étendue de bleu et ne comportant aucun élément humain.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 10/9/2020
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