Produits laitiers : amis pour la vie ?

Trop gras, trop caloriques, trop indigestes… Ce mardi à 21h sur France 5, le magazine «Enquête de santé» écrème les critiques les plus vaches dressées à l’encontre des produits laitiers.

Il est recommandé d’en consommer deux à trois fois par jour, sous diverses formes (lait, fromages, yaourts…), tant ils sont riches en calcium, vitamines et protéines. Ils sont «nos amis pour la vie», chantaient les pubs des années 1980. Mais, ces derniers temps, leur image d’aliment idéal s’est écaillée et les produits laitiers, en particulier le lait, se voient accuser de tous les maux : problèmes digestifs, intolérance au lactose, prise de poids, diabète, allergies et même… cancer ! Potion pour les uns, poison pour les autres… Faut-il arrêter d’en consommer ?

Intolérance zéro

De plus en plus de Belges se plaignent de ne plus digérer le lait. D’autres deviennent intolérants au lactose. Autrement dit : le sucre contenu dans le lait. Ils seraient 5 à 15 % en Belgique. L’explication coule de source pour l’endocrinologue Jean-Michel Borys : «À partir d’un certain âge, le corps fabrique moins de lactase (une enzyme essentielle à la digestion du lait et produite en abondance chez le nouveau-né) et donc digère moins bien le lait».

Diabète latent

Le lait de vache a été suspecté de favoriser la survenue du diabète de type 1 chez les jeunes enfants. Un constat mis en lumière par une étude réalisée en 2002 en Finlande, premier pays consommateur de lait. Ainsi, «un petit Finlandais aurait 40 fois plus de risque de développer un diabète qu’un Japonais et 100 fois plus qu’un Chinois (piètres buveurs de lait)». Une estimation remise en cause par le Centre européen d’étude du diabète, soulignant le manque de données et affirmant, au contraire, que «les produits laitiers seraient plutôt bénéfiques concernant le diabète de type 2 et le cancer colorectal».

Allergie

L’allergie au lait de vache est aussi pointée du doigt. Elle concerne 2 à 5 % des nourrissons en Belgique et représente la quatrième allergie alimentaire chez l’enfant, derrière l’œuf, l’arachide et le poisson. «Or une carence en produits laitiers au cours de l’enfance peut compromettre la constitution du capital osseux nécessaire et prédispose aux fractures», avertit l’Académie nationale de médecine française. Mais, selon les statistiques, le trouble disparaîtrait avant l’âge de 5 ans chez 90 % des enfants.

Vieux os

À l’âge adulte, la boisson lactée n’aurait en revanche aucun effet bénéfique sur les os. Elle ne permettrait ni de soigner l’ostéoporose, ni de réduire le risque de fractures. Ainsi, boire du lait ne vaudrait que pour le plaisir. À condition de le digérer. Lortal Sylvie, spécialiste des produits laitiers, recommande de se tourner vers les yaourts et fromages, «intéressants pour la flore».

Selon Statbel, l’office belge de statistique, c’est justement le yaourt qui enregistre la plus forte hausse (33 %) auprès des consommateurs belges, toujours aussi friands de lait. Le plus prisé est le lait demi-écrémé. En matière de fromages, c’est le chèvre qui bat tous les records, avec une progression de 93 %, bien que le gouda demeure le fromage préféré des Belges. Attention, toutefois, aux graisses qu’ils contiennent ! Seule contrindication à leur consommation… 

Cet article est paru dans le Télépro du 6/10/2022