Procréation médicalement assistée : ce qu’il faut savoir
Ce jeudi à 19h50 sur RTL tvi, «Tout s’explique» s’intéresse aux techniques de procréation médicalement assistée : fécondation in vitro, gestation pour autrui, congélation d’ovocytes…
En chiffres
«Depuis 1978, année de naissance du premier bébé né par fécondation in vitro, le nombre d’enfants conçus de cette manière s’élève à 10 millions dans le monde entier», peut-on lire sur le site de l’Institut européen de bioéthique.
Toutefois, la grande majorité des traitements de PMA (procréation médicalement assistée) est réalisée en Europe. La Belgique et l’Espagne figurent parmi les pays les plus à la pointe dans le domaine. Chez nous, il existe 18 centres de PMA et 16 banques d’ovocytes et de sperme. «En 2020, 33.245 cycles de FIV ont été entrepris, ce qui a conduit à 5.194 naissances, soit 4,6 % du total des naissances. En comparaison, aux États-Unis, les enfants conçus en 2020 par FIV représentent environ 2 % du nombre total des naissances.»
L’anonymat en question
Récemment, une affaire a fait la une des journaux aux Pays-Bas et en Belgique : un donneur de sperme aurait largement dépassé les limites fixées par les deux pays et serait à l’origine de plus de 500 enfants ! De quoi relancer le débat politique sur l’anonymat du don de sperme. La justice belge a d’ailleurs eu, elle aussi, à se pencher sur le sujet. En juin dernier, une femme de 30 ans a obtenu par voie judiciaire qu’un homme qu’elle estime être son père biologique se soumette à un test ADN. Elle a été conçue grâce à un don de sperme anonyme, via une clinique de la fertilité à Bruges, et, après de longues recherches, a trouvé son géniteur présumé en consultant des bases de données ADN. Toutefois, pour en être sûr, il faut procéder à un test ADN comparatif direct. Le tribunal a donc décidé que le donneur présumé devait subir un tel test. La plaignante espère que cette décision entraînera également des conséquences sociales. «La décision du juge est un signal clair adressé à la société et aux responsables politiques : l’interdiction légale de l’anonymat des donneurs ne peut plus être reportée», estimait-elle.
Les plus vieux bébés du monde
En octobre 2022, un nouveau record a été établi en matière de PMA avec la naissance des bébés les plus vieux du monde ! En effet, Rachel Ridgeway, une Américaine née en 1989, a donné naissance, avec son mari Philip, à des jumeaux issus d’embryons vieux de trente ans ! Les deux bébés, prénommés Lydia et Timothy, sont issus d’embryons conçus par fécondation in vitro, puis congelés dans de l’azote liquide en avril 1992. La mère biologique des bébés était une donneuse d’ovules de 34 ans. Les embryons congelés ont ensuite été adoptés trente ans plus tard par le couple, à peine plus âgé que ceux-ci.
Un peu d’histoire
Depuis la naissance de Louise Brown, premier «bébé-éprouvette», en juillet 1978 à Manchester, la PMA n’a cessé de progresser. Mais avant cette première fécondation in vitro ne réussie, la procréation humaine avait déjà une longue histoire remontant au XVIIIe siècle ! C’est en 1791 que le chirurgien écossais John Hunter réalise la toute première insémination artificielle humaine à l’aide d’une seringue. Grâce à cela, il permet à un couple dont l’homme souffrait d’une malformation génitale d’avoir un bébé. Ensuite, pour la première insémination artificielle avec donneur de sperme, il faut attendre 1884 aux États-Unis. En 1953, toujours outre-Atlantique, des chercheurs de l’Iowa réussissent la première insémination à partir de sperme congelé. Une grande première qui va conduire au développement des banques de sperme dans les années 1970.
L’été, meilleure saison ?
Si les FIV se pratiquent depuis plus de quarante ans maintenant, ce procédé médical garde encore certains mystères. Ainsi, il apparaît, d’après une récente étude australienne, qu’il existe une meilleure saison pour prélever les ovules : les transferts d’embryons congelés résultant d’ovules prélevés en été ont 30 % de chances supplémentaires d’aboutir à une naissance par rapport aux transferts d’embryons congelés résultant d’ovules prélevés en automne. En hiver et au printemps, le taux de réussite se situerait entre les deux. Les scientifiques ignorent les raisons, même s’ils avancent des hypothèses. Ainsi, le taux d’ensoleillement, la température ou la vitamine D pourraient avoir un impact. Mais «il est aussi possible qu’il y ait des différences d’activité, d’alimentation et de mode de vie selon les saisons qui pourraient expliquer les différences observées dans les taux de naissances vivantes, bien que ces données n’aient pas été collectées dans cette étude», expliquent les auteurs.
Cet article est paru dans le Télépro du 7/12/2023
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