Port d’Anvers, l’envers du décor
Samedi dans «Grand reportages» à 14h45, TF1 dévoile les coulisses d’un des plus grands ports du monde. Et il est belge !
Si l’on compte en tonnes de marchandises, le port d’Anvers est le deuxième plus grand d’Europe, après celui de Rotterdam. Cependant, la superficie du port flamand est légèrement supérieure : 128 km² contre 124 km². Des navires énormes viennent y décharger des cargaisons venues du monde entier. Un développement qui possède cependant un revers de la médaille : ces dernières années, la ville est devenue une plaque tournante du trafic de drogues. Près de la moitié de la cocaïne vendue en Europe passerait par Anvers.
Un port qui pèse
Si Jacques Brel ne l’a pas chanté, le port d’Anvers n’en reste pas moins une star du milieu. En véritable poumon de l’économie anversoise – et belge -, le port fait rayonner la ville à travers le monde, autant que les diamants font briller sa réputation. Pour vous donner un ordre d’idée, en chiffres, le port d’Anvers c’est 235.330.980 tonnes de trafic maritime de marchandises, 40 mouvements de grue chaque heure, plus de dix millions de containers chaque année. Directement et indirectement, il génère un total d’environ 144.000 emplois et une valeur ajoutée de plus de 20 milliards d’euros.
Après cinq ans de travaux, en 2016, le port a aussi inauguré la plus grande écluse au monde. Les travaux pour donner vie à ce mastodonte ont nécessité 740.000 m3 de béton armé et 20.000 tonnes d’acier. Facture totale, 382 millions d’euros, le tout financé par la Banque européenne d’investissement. «C’est la plus grande écluse au monde, expliquait, en 2016, Marc Van Peel, le président du conseil d’administration du port d’Anvers, à la RTBF. «Elle a la même longueur et la même largeur qu’une autre écluse située sur le port. Mais celle-ci est plus profonde de 4 mètres pour permettre à l’ensemble des bateaux à containers de passer sur l’Escaut.»
Y’a des marins qui dealent
Être l’une des étendues portuaires les plus vastes au monde n’a pas que des avantages. Difficile de contrôler tout ce qui se déroule dans un endroit tel que le port d’Anvers. Les trafiquants de drogues, plus particulièrement de cocaïne, l’ont bien compris et ont fait de ce lieu une plaque tournante de leur commerce illégal. Il faut dire que le port est une cible de choix pour les dealeurs. Non seulement, ce dernier est une véritable porte d’entrée sur l’Europe, mais il possède aussi des lignes directes avec des pays d’Amérique latine, comme la Colombie, où la cocaïne est massivement produite.
De janvier à octobre 2019, pas moins de 60 tonnes de cette drogue, à destination d’Anvers, ont été saisies. Et un autre fléau profite à ce commerce illicite : les travailleurs corrompus du port. «Les montants de la corruption sont impressionnants», détaille RTL Info. «Le coordinateur d’un terminal peut gagner jusqu’à 225.000 € par conteneur, un conducteur de conteneur peut empocher entre 25.000 et 75.000 €. Enfin une personne des ressources humaines qui aide à embaucher un membre de la mafia de la drogue pourra réclamer environ 10.000 € par contrat.»
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 26/3/2020
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