Pokémon, attrapez tout l’argent !

Dimanche à 20h05, Tipik propose le premier long métrage de la franchise Pokémon en prises de vue réelles, dans lequel un fils tente de retrouver son père disparu à l’aide du détective Pikachu…

À moins d’avoir vécu dans une grotte ces vingt-cinq dernières années, vous avez forcément entendu parler des Pokémon. Que vous ayez été un fan de la première heure ou initié par votre petit neveu, il est compliqué d’ignorer l’existence de Pikachu et cie. Retour sur une success story qui bat tous les records.

Monstres de poche

Le 27 février 1996, un nouveau divertissement nommé Pokémon débarque sur Game Boy, la console portable de Nintendo. Contraction de Poketto Monsutâ qui signifie «monstre de poche», les Pokémon ont été imaginés par Satoshi Tajiri, âgé de 31 ans en 1996.

Pour créer cet univers virtuel, Tajiri s’est inspiré de sa passion d’enfant : capturer des insectes. «J’ai grandi dans la banlieue de Tokyo qui était très rurale à l’époque. Il y avait des rizières, des rivières, des forêts. Je collectionnais beaucoup les insectes. Et plus j’en cherchais, plus j’en trouvais. Quand j’ai créé des jeux, j’ai voulu m’inspirer de ce concept», expliquait-il alors au Time en 1999.

Le concept du jeu est relativement simple, il s’agit d’évoluer dans un monde et de capturer des Pokémon, nom générique donné à de petites créatures possédant diverses facultés comme celle de cracher du feu, pour Dracaufeu, ou générer une grande quantité d’électricité, à l’instar de Magnéti. En tant que dresseur, le joueur a pour but de posséder un maximum de Pokémon et de les faire évoluer en les opposant à d’autres Pokémon.

Remontada

Si les Pokémon ont débarqué sur les écrans des gamers en 1996, la sortie du jeu devait initialement avoir lieu en 1991. Mais Satoshi Tajiri et son équipe ont rencontré des embûches dans la conceptualisation de ce monde peuplé d’animaux imaginaires, c’est donc avec cinq ans de retard sur le planning que le jeu est enfin prêt.

Petit hic, la période est moins propice au succès de ce type de format : «Au début de l’année 1996, la PlayStation est déjà disponible depuis plus d’un an et, avec elle, une véritable révolution graphique, démocratisant les jeux en 3D qui se veulent sans cesse plus ambitieux», relate Le Monde. «Pokémon, lui, sort sur Game Boy, une console qui approche de ses six ans d’existence. La machine est alors démodée et ne suscite plus un grand intérêt.»

Le démarrage est effectivement très lent pour une sortie de jeu vidéo. Après trois semaines, moins de deux cent mille exemplaires ont été vendus. Puis, les concepteurs ont un éclair de génie et annonce que, si le monde des Pokémon n’était normalement habité que par 150 créatures, il en existe une 151e secrète : Mew.

Pour obtenir ce Pokémon légendaire, il faut s’inscrire à un concours qui permettra à 151 «dresseurs» de Pokémon d’obtenir la créature inédite. Le bouche-à-oreille fonctionne. Fin 1996, un million de jeux Pokémon se sont arrachés en magasin.

Franchise lucrative

Aujourd’hui, la création initiale de Satoshi Tajiri a pris de multiple formes : dessins animés, films, produits dérivés… Jeu le plus vendu au Japon, devant Mario Bros., l’empire Pokémon pèse 100 milliards de dollars, c’est mieux que la franchise Star Wars. Et si la popularité des monstres de poche était encore à démontrer, l’année 2016 l’a fait une bonne fois pour toute avec la folie qui a entouré le jeu Pokémon Go.

Cette application de réalité augmentée permet de détecter les Pokémon qui évoluent autour de nous et de les attraper lorsqu’ils apparaissent sur l’écran de notre smartphone, peu importe l’endroit où l’on se trouve. En août 2016, quelques semaines après son lancement mondial, la barre des 100 millions de téléchargements était franchie et Pokémon Go rapportait alors plus de 10 millions de dollars par jour.

Collection en or

Déclinés en cartes à échanger, les Pokémon font la joie des collectionneurs et de leurs banquiers. En février dernier, une carte mettant en scène un Dracaufeu de première édition datant de 1999 a ainsi été adjugée 418.000 € sur eBay.

Cet article est paru dans le Télépro du 23/12/2021