Plantes sauvages en Belgique – La qualité est dans le pré
Tout le samedi après-midi, durant quatre heures, Arte dévoile «Les Secrets des fleurs sauvages». Notre pays compte de nombreuses plantes dont les feuilles, tiges ou racines ont de réjouissantes vertus. Petit florilège…
Achillée «millefeuille»
Cette belle herbe vivace doit son surnom à sa forme découpée en segments très fins et dégage un arôme fort quand on la froisse. Elle a une longue histoire en tant qu’herbe médicinale pour les plaies, coupures et écorchures. Achillea est ainsi dérivé du personnage grec mythique Achille qui y aurait eu recours pour les blessures de ses soldats. Mais, en Belgique aussi, on a su repérer ses vertus. Dès les années 1700, Sigebert Huberty, moine de l’abbaye Saint-Remacle (Stavelot), l’a évoquée dans son «Recueil des remèdes familiers» afin de calmer les hémorragies. Les feuilles et fleurs écrasées posées sur les coupures ou égratignures peuvent arrêter le saignement et réduire le risque d’infection. Jadis, l’achillée millefeuille était séchée, réduite en poudre, mélangée à de l’eau de plantain ou de consoude, ou utilisée fraîche et seule comme cataplasme. Par ailleurs, ses jeunes feuilles sont un condiment qui peut remplacer le persil.
Oseille des champs
Très abondant chez nous, ce type d’oseille – gorgé de vitamines B, C, B1, B2, B6 et E, ainsi que de magnésium et du potassium – présente des vertus dépuratives et digestives. Ses tanins sont également importants, car ils activent la production de sucs digestifs et facilitent la digestion des repas copieux, améliorant la santé intestinale, prévenant les ballonnements, la diarrhée et la constipation. Selon certains chercheurs, cette herbe peut aussi renforcer la vue, le coeur et les reins. Présente dans les champs, l’oseille est accessible dans les magasins bio. Pour la vente en pots, il est recommandé de vérifier que les feuilles soient vertes et fraîches. Car des taches ou des feuilles rougies peuvent indiquent une teneur accrue en acide oxalique susceptible de provoquer une intoxication lors d’une consommation excessive.
Poivrier du Sichuan et huacatay
Ces plantes dont les noms ont des consonnances quelque peu exotiques poussent aussi chez nous, notamment aux Jardins de Hertog Jan (ancien restaurant 3 étoiles au Michelin) à Zedelgem, près de Bruges. L’herboriste et jardinier David Van Steenkiste les cultive parmi plus de quarante autres plantes, sur 1,4 hectare. Quant au huacatay (apparu au Pérou), il est l’un des chouchous de David pour sa polyvalence : «Cette herbe est une sorte de menthe avec des feuilles ressemblant par la forme et la taille aux feuilles de la marijuana. Avec son goût très spécifique, vous pouvez la servir avec de la viande, des cocktails, mais c’est aussi un excellent ajout dans les desserts.» (www.herbas.be)
Ortie piquante
Plus riche en protéines qu’un steak de blanc bleu belge, cette plante qui pique a tout de même des qualités avec ses propriétés antioxydantes, antimicrobiennes, antiulcéreuses, astringentes et analgésiques. Ses feuilles infusées sont un remède naturel contre certaines allergies et problèmes respiratoires, et bénéfiques pour la santé de la peau, des os ou des voies urinaires. La plupart des produits à base d’urtica dioica sont fabriqués à partir de la tige et des feuilles, mais les racines ont également des qualités pharmacologiques. L’homéopathie la plébiscite aussi. C’est enfin et surtout un bon complément contre les douleurs articulaires et l’arthrose qui permet, dans certains cas, de réduire la consommation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et leurs lourds effets secondaires.
Baies de mûres
Si l’on en trouve en magasin, les baies de mûres sauvages sont souvent plus goûtues. Quant aux feuilles, elles peuvent être utiles contre la diarrhée et, grâce à leur nature astringente, constituer un excellent bain de bouche. On les déguste en infusion avec 75 g de feuilles fraîches ou 30 g de feuilles séchées. En Belgique, cueillir des mûres en forêts n’est pas autorisé car elles constituent de la nourriture riche en vitamine C pour les animaux sauvages, dont le renard, les oiseaux, les insectes et les rongeurs. Selon Notrenature.be, «la cueillette est permise à des endroits clairement identifiés (chemins de maraude, bois nourriciers, vergers conservatoires) ou dans des fermes et champs où l’on récolte soi-même (moyennant parfois une petite somme). Le site wildplukwijzer.nl recense tous les points en Flandre et à Bruxelles, mais laisse la responsabilité des informations à l’utilisateur qui signale l’endroit.»
Cet article est paru dans le Télépro du 3/08/2023.
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