Patton, le général devenu légende

Stéphanie Breuer Journaliste

Héros de la Bataille des Ardennes, George Patton a fait l’objet d’un film en 1970 (à revoir samedi à 21h55 La Trois).

« L’objet de la guerre n’est pas de mourir pour son pays, mais de faire en sorte que le salaud d’en face meure pour le sien », disait George S. Patton, ce général américain arborant toujours son colt à la ceinture et capable de déclamer les auteurs classiques grecs et latins.

Né en Californie, George S. Patton III (1885-1945) étudie à l’académie militaire de West Point. En 1916, il combat les troupes de Pancho Villa au Mexique et s’illustre par son audace, avant de rejoindre, l’année suivante, le front européen lors de la Première Guerre mondiale.

C’est surtout pour ses faits d’armes au cours de la Seconde Guerre que Patton entre dans la légende. Commandant de la 7e puis de la 3e armée américaine, ce stratège exceptionnel libère la Sicile, dirige le débarquement allié en Afrique du Nord et s’illustre surtout lors de la Bataille des Ardennes, devenant ainsi l’un des personnages les plus marquants du conflit. Mobilité et rapidité constituent le credo de ce personnage haut en couleur, soucieux de réduire les pertes humaines au minimum. Pour lui, plus on avance vite, moins on donne à l’ennemi la possibilité de frapper.

Courageux et impétueux

Toutefois, ce sont aussi son courage et son mauvais caractère qui le font entrer dans la mémoire collective, au point qu’Hollywood lui consacre un film, auréolé de sept Oscars. En effet, « son impétuosité lui vaut d’être sanctionné régulièrement durant sa carrière », écrit Alban Dignat sur Herodote.net. « En 1918, il est rétrogradé commandant pour s’être enfui de l’hôpital où il était soigné pour une blessure reçue en Argonne (France). En août 1943, en Sicile, Eisenhower doit le mettre au vert après qu’il a giflé deux GI’s hospitalisés qu’il a pris à tort pour des simulateurs. »

À l’issue de la guerre, Patton rentre aux États-Unis et sombre dans une profonde dépression. Renvoyé en Allemagne comme gouverneur militaire de Bavière, cet homme qui a bravé la mort sur nombre de champs de bataille succombe à la suite d’un banal accident de voiture, en décembre 1945. Selon ses dernières volontés, il est inhumé auprès de ses hommes de la 3e armée dans le cimetière américain de Hamm, au Luxembourg.

Cet article est paru dans le Télépro du 12/12/2024

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