Patrimoine : les dessous de l’arc de Triomphe de Paris

Classé monument historique depuis le 6 février 1896, l'arc de Triomphe est sans doute l’un des monuments qui symbolisent le mieux Paris dans le monde entier... © Arte/Flair Production

Voulu par Napoléon, récupéré par la République, l’arc de Triomphe fait partie du paysage parisien depuis deux cents ans.

C’est l’un des bâtiments emblématiques de Paris. Il domine le défilé du 14 juillet, il accueille les vainqueurs du Tour de France, il a été la cible des gilets jaunes…

Ce vendredi à 22h25, Arte s’intéresse à cet étonnant monument historique et patriotique : l’arc de Triomphe.

À la romaine

L’idée d’un arc de triomphe naît en décembre 1805, après la bataille d’Austerlitz. Malgré son infériorité numérique, la Grande Armée a remporté une magnifique victoire tactique face à l’Autriche et la Russie réunies. Napoléon déclare à ses soldats : «Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de triomphe.»

Il fait allusion à ces monuments que les Romains bâtissaient pour célébrer leurs généraux victorieux. Et si l’on construisait un arc de triomphe à Paris ? L’idée ne tarde pas à se concrétiser.

10 %

Dès février 1806, il est décidé de prélever 10 % sur le commerce des blés pour élever ce monument à la gloire de l’armée française. La première pierre est posée le 15 août de la même année. Le jour n’a pas été choisi au hasard : c’est l’anniversaire de l’Empereur, et la date fait alors office de Fête nationale. Mais Napoléon ne fait pas le déplacement. Il se moque des détails techniques, il veut juste que ce soit grand.

L’arc de Triomphe mesurera 50 mètres de hauteur sur 40 de largeur. Sa construction prend du temps. Beaucoup de temps. En 1810, lorsque l’Empereur épouse Marie-Louise d’Autriche, seuls trois petits mètres sont sortis du sol. L’architecte fait alors bâtir en urgence un arc factice en bois et toile peinte pour accueillir la future Impératrice. À la chute de Napoléon, en 1815, le monument est à mi-hauteur. Il faudra encore attendre une bonne vingtaine d’années pour que l’Arc de triomphe, un temps abandonné, soit finalement inauguré.

Les aléas du temps

Au moment de sa construction, l’arc de Triomphe n’est pas en plein cœur de Paris. Au contraire. Édifié dans un environnement champêtre, il est conçu pour être la plus majestueuse des portes d’accès à la ville. «Il frappera d’admiration le voyageur entrant dans Paris. Il imprimera à celui qui s’éloigne de la capitale un profond souvenir de son incomparable beauté», écrit le ministre de l’Intérieur de l’époque. Et pour que Napoléon en profite au mieux, le monument est implanté dans l’axe de son palais des Tuileries.

Aujourd’hui, ce palais a disparu. La physionomie de Paris a été considérablement modifiée par les travaux d’assainissement et d’embellissement entrepris par le préfet Haussmann dans la seconde moitié du XIXe siècle. Résultat : l’arc de Triomphe domine désormais les Champs-Élysées et un rond-point d’où partent douze avenues en étoile. Mais le monument a toujours su s’adapter aux aléas du temps. Voulu par Napoléon, inauguré sous Louis-Philippe, l’arc de Triomphe est ensuite devenu un symbole de la République.

Depuis le 11 novembre 1920, c’est sous son arche que repose le Soldat inconnu.

Cet article est paru dans le Télépro du 9/9/2021

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici