Objectif mémoire d’éléphant !

La mémoire, ça se travaille. Ce jeudi à 19h50 sur RTL-TVI, «Tout s’explique» nous donne des conseils pour l’exercer.

Les yeux meilleurs que l’objectif

Vous êtes du genre à immortaliser sur la pellicule chaque instant et à photographier tout ce qui vous émerveille ? Pourtant, il semblerait que cela ne soit pas la meilleure idée pour s’en souvenir au mieux. En effet, une étude de l’université de Fairfield (dans le Connecticut), parue dans «Psychological Science», montre que les personnes prenant des photos ont plus de difficultés à se rappeler de ces souvenirs figés car cela nous empêche d’enregistrer correctement les détails dans notre mémoire. Le mieux est de capter le moment avec nos yeux, et non à travers l’objectif.

L’auteur, Linda Henkel, a eu l’idée de cette étude en observant des spectateurs filmer un concert ou des touristes prendre en photo de magnifiques paysages sans même prendre le temps de les observer. Menée dans un musée, son étude a mis en évidence que les volontaires se souvenaient mieux des œuvres qu’ils avaient observées que de celles qu’ils avaient photographiées. Baptisé «effet de dépréciation», ce phénomène peut, par contre, être évité lorsque l’on photographie un détail spécifique, plutôt qu’une œuvre dans son ensemble.

Muscler son cerveau

Avec l’omniprésence des écrans et des nouvelles technologies, notre cerveau est de moins en moins stimulé. Pour le muscler, il existe plein d’astuces à réaliser au quotidien, sans forcément passer par la case sudoku ! Tout d’abord, commencez par vous brosser les dents (y compris attraper sa brosse à dent et y poser le dentifrice) avec la main inverse à celle utilisée habituellement.

Autre idée : prendre une douche en gardant les yeux constamment fermés. En fait, le meilleur moyen pour éviter d’endormir son cerveau est de changer sa routine journalière en prenant un chemin différent pour aller travailler, en changeant régulièrement de place autour de la table, etc. Les jeux de société et de cartes sont également excellents pour faire travailler son cerveau et agir sur sa concentration et sa mémoire.

Premiers souvenirs

À quand remonte votre tout premier souvenir d’enfance ? Probablement pas avant l’âge de 3 ans pour de vagues souvenirs (plutôt des odeurs, des sons…) et à partir de 6 ans pour des souvenirs plus précis. Et c’est normal car nous sommes tous frappés de ce que les scientifiques nomment «l’amnésie infantile».

Si Sigmund Freud, fondateur de la psychanalyse, pensait, au début du XXe siècle, que celle-ci était due au refoulement des pensées liées au complexe d’Œdipe, les scientifiques avancent aujourd’hui d’autres hypothèses pour expliquer ce trou de mémoire de nos premiers instants de vie. Certaines théories évoquent l’absence de langage : l’enfant ne se souvient pas de ses premières années car il n’est alors pas en mesure de nommer les événements vécus.

D’autres scientifiques pointent plutôt l’immaturité du cerveau comme responsable. L’hippocampe, qui joue un rôle essentiel dans la mémoire et l’apprentissage, se développe jusqu’à l’âge de 7 ou 8 ans. Durant cette période, l’enfant doit accumuler une importante quantité d’informations et est ainsi obligé de faire un tri pour faire de la place aux nouvelles données. Les souvenirs concernant les apprentissages seraient alors conservés au détriment de la mémoire autobiographique.

Trucs et astuces

Pour aider notre cerveau à retenir certaines leçons, rien de tel que d’utiliser des moyens mnémotechniques. Non seulement, cela permet d’apprendre plus facilement certaines connaissances, mais même de s’en souvenir plusieurs années après. Ainsi, tout le monde connaît encore la fameuse phrase, apprise en primaire, «Mais où est donc Ornicar» permettant de retenir les conjonctions de coordination (mais, où, et, donc, or, ni, car).

Dans le même ordre d’idée, pour les principales prépositions, il existe «Adam part pour Anvers avec deux cents sous sûrs, entre derrière chez Decontre» (à, dans, par, pour, en, vers, avec, de, sans, sous, sur, entre, derrière, chez, de, contre).

Au rayon littérature, les auteurs français du XVIIe siècle se retrouvent tous dans la phrase «Sur la racine de la bruyère, la corneille boit l’eau de la fontaine Molière» (Racine, La Bruyère, Corneille, Boileau, La Fontaine, Molière).

Pour se souvenir dans l’ordre des planètes du système solaire, il suffit de retenir «Me voici tout mouillé, je suis un nageur pressé» (Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune, Pluton).

Enfin, en chimie, les atomes des premières rangées du tableau de Mendeleïev se mémorisent grâce à ces deux phrases : «Lili bêcha bien chez l’affreux oncle Fernand Nestor» (lithium, béryllium, bore, carbone, azote, oxygène, fluor, néon) et «Napoléon mangea allègrement six poissons sans claquer d’argent» (sodium (Na), magnésium, aluminium, silicium, phosphore, soufre, argon).

Cet article est paru dans le Télépro du 22/9/2022