Notre incroyable planète reprend ses droits !

Véritable ode à la nature, le documentaire «Une planète parfaite», diffusé ce mardi sur France 2, propose des séquences jamais filmées auparavant. Elles montrent que, malgré une nature indomptable, la vie reprend toujours ses droits.

Quatre années de travail ont été nécessaires à la réalisation du documentaire titanesque de la BBC, «Une planète parfaite». Grâce à de nouvelles technologies, l’équipe de tournage a pu approcher le cœur des grandes forces de la nature : volcans, mousson, sécheresse, courants marins… De ces conditions climatiques a priori hostiles, quelques créatures surprenantes ont su tirer parti.

Givrée, la grenouille !

Chaque hiver, en Amérique du Nord, la grenouille des bois (lithobates sylvaticus) gèle sur place. Non pas pour conserver une beauté éternelle, mais pour survivre au froid. Son sang, chargé de glucose qu’elle utilise comme antigel, ne circule pratiquement plus dans ses veines tandis que son cœur se met à l’arrêt. Ainsi cryogénisée, elle attend le retour des beaux jours, à défaut du prince charmant…

Fourmis téméraires

En Amazonie, les crues du fleuve Amazone peuvent, à certains endroits, transformer la forêt en un vaste marais. Loin d’être médusées, et pour sauver leur nid de la noyade, les fourmis dites de feu (solenopsis invicta) s’accrochent les unes aux autres par leurs pattes afin de former un gigantesque radeau insubmersible. Ailleurs, dans le Sahara, leurs congénères rivalisent aussi d’ingéniosité pour assurer leur survie. Alors que la sécheresse y est intense, les fourmis argentées (cataglyphis bombycina) attendent que la chaleur soit à son comble pour sortir de leur abri. Sans concurrent à l’horizon et protégées par leur bouclier thermique réfléchissant fait de poils triangulaires, elles n’ont plus qu’à ramasser les insectes ayant succombé aux rayons meurtriers du Soleil. Mais gare au piège : elles ne disposent que de cinq minutes pour trouver insectes à se mettre sous la mandibule. Sous peine de finir brûlées à leur tour.

Flamants nains

Pour se reproduire, les flamants nains d’Afrique de l’Est ont élu domicile dans un lieu particulier : le lac Natron, l’un des plus toxiques de la planète. Situé au pied du volcan Ol Doinyo Lengaï, en Tanzanie, son centre est totalement asséché une fois par an. Tous les cinq ans seulement, les oisillons y voient le jour, loin des prédateurs terrestres.

Pinsons vampires

À première vue, ce petit volatile des Galápagos ne ferait pas de mal à une mouche. Détrompez-vous ! Il s’attaque aux grands oiseaux marins pour s’abreuver de leur sang. Surtout en période de sécheresse. Rarement filmé, ce Dracula des îles a été officiellement reconnu en tant que nouvelle espèce après le tournage.

Iguane au chaud

Les iguanes des Galápagos n’ont pas froid aux yeux ! Les femelles déposent leurs œufs dans le cratère fumant de Fernandina, un volcan aussi actif qu’imprévisible. Ses cendres brûlantes garderont leur progéniture au chaud jusqu’à l’éclosion des œufs. Filmer une telle scène ne fut pas sans danger…

Un tournage inédit

Durant ces quatre années de tournage, les équipes ont dû relever bien des défis. Pour immortaliser la reproduction du flamant nain et accéder à la colonie, il a fallu utiliser un aéroglisseur, expédié du Royaume-Unis des mois à l’avance. Plusieurs scènes ont aussi été tournées par drone, offrant des images inédites époustouflantes ! C’est aussi la première fois que deux cents tortues géantes des Seychelles ont pu être filmées s’abritant à l’ombre d’un seul arbre.

Quelques chiffres autour du documentaire :

– 4 ans de production

– Filmé dans 34 pays et 65 lieux

– Tourné sur 6 continents

– 1.113 jours de tournage

– Plus de 3.000 heures d’enregistrements

– Plus de 200 personnes ont travaillé sur la série documentaire

– L’équipe a dû faire face à 6 éruptions volcaniques durant le tournage

Cet article écrit par Giuseppa CONSENTINO est paru dans le Télépro du 4/02/2021.