Notre corps, cette petite entreprise…

Image extraite du magazine «Tout s'explique» diffusé ce jeudi sur RTL-TVI © RTL Belgium

Notre corps est comme une mini-usine produisant en flux continu des charges de cellules et de sécrétions qui répondent avec précision à une certaine «mécanique» des fluides. Pour ouvrir sa nouvelle saison sur le thème «Pipi, sébum et crottes de nez : nos fluides cracras», «Tout s’explique» (ce jeudi à 19h50 sur RTL-TVI) observe nos unités de production de très très près…

L’urine, ce désinfectant

Celle-ci fut jadis employée par la médecine comme agent de nettoyage, désinfectant (souvent plus sûr que l’eau) et un produit de secours en cas de situation désespérée : les soldats de la Première Guerre mondiale utilisèrent des linges imbibés en guise de masque, l’ammoniaque de l’urée contrecarrant les émanations de chlore des gaz d’attaques… De nos jours, l’urinothérapie est à la mode dans la dermatologie pour soigner l’eczéma, le psoriasis ou l’acné. En Chine, des soignants considèrent l’urine comme une source de vitamines et minéraux, car elle contient 5 % d’éléments nutritifs : fer, zinc, magnésium, calcium. En boire ne serait pas toxique, l’urine étant filtrée par le foie, puis les reins. Mais il n’y a pas de risque zéro car elle passe par l’urètre où des bactéries peuvent la contaminer et provoquer des soucis gastro-intestinaux. En ingurgiter demande aussi une sérieuse volonté…

Le pus : réaction de défense

D’où vient le pus ? De bactéries qui ont pénétré le corps. Quand celui-ci détecte l’infection, il envoie des neutrophiles (type de globules blancs) pour détruire ces hôtes indésirables. Lors du processus, certains neutrophiles et tissus entourant la zone infectée meurent. Le pus est une accumulation de cette matière morte. Selon l’endroit et le type d’infection, le pus peut avoir plusieurs couleurs : blanc, jaune, vert, brun. Il se trouve souvent dans les abcès cutanés, furoncles ou follicules pileux. L’acné sévère peut aussi entraîner des abcès remplis de pus. Dans ce cas, percer un bouton n’est pas recommandé : cela augmente l’inflammation autour de celui-ci, brise les vaisseaux sanguins et peut provoquer une inflammation. Mieux vaut laisser le corps, bien équipé, s’en occuper tout seul, même si cela prend du temps !  

La morve : collant lubrifiant

Cette forme de mucus, sécrétion visqueuse, est produite par les muqueuses qui tapissent les cavités externes du corps exposées à l’environnement extérieur. Son rôle ? Lubrifier et protéger. Notre système respiratoire est protégé par un type spécial de mucus qui protège les poumons des éléments qui pourraient y pénétrer : poussière, pollen, fumée… Quant à la substance qui arrive dans le nez, c’est le mucus nasal appelé aussi morve. Collant comme du papier tue-mouche, il emprisonne les visiteurs désagréables et les rince. Le mucus contribue aussi à humidifier l’air que l’on inspire, ce qui facilite la respiration. Lors d’un rhume, un nez qui coule est la façon dont le corps élimine des narines et des sinus les bactéries et autres matériaux inutiles.

Deux piscines de salive

Constituée à 98 % d’eau, la salive contient de petites substances importantes : mucus, protéines, minéraux, électrolytes, agents antibactériens, enzymes. Elle humidifie la bouche pour plus de confort, lubrifie lorsqu’on mâche et avale, neutralise les acides nocifs, tue les germes, prévient la mauvaise haleine, protège contre les caries, les maladies des gencives et accélère la cicatrisation des plaies. La salive joue aussi un rôle dans la digestion, grâce à l’enzyme appelée amylase. La digestion commence dans la bouche, lorsque l’amylase décompose l’amidon, le maltose et le dextrose en molécules plus petites… La quantité de salive produite au cours d’une vie est de 20.000 à 25.000 litres : l’équivalent de deux piscines ou 53 baignoires pleines à ras bord. Mais la quantité de morve la coiffe au poteau : en moyenne 34.400 litres dans une vie, soit 54 baignoires !

Brûlures productrices d’eau

Une brûlure au 1er degré provoque des rougeurs, mais une brûlure au 2e degré, plus profonde, entraîne la formation de cloques ou ampoules qui s’emplissent peu à peu de liquide clair. Avant leur rupture (ne jamais les percer !), leur volume peut être spectaculaire. Quid de ce phénomène ? Lorsqu’une personne est brûlée, les vaisseaux sanguins peuvent être touchés. Combiné à la libération de substances chimiques dans le sang, cela entraîne une augmentation de la perméabilité des capillaires et la fuite de fluides de ces vaisseaux dans les tissus. Plus le pourcentage de peau brûlée est élevé, plus la production de liquide sera ensuite importante. D’où la nécessité de protéger le tout avec des pansements non-adhérents.  

Cet article est paru dans le Télépro du 25/8/2022

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