Mon Robinson, ce héros

David Glasheen, alias le naufragé millionnaire © Isopix
Stéphanie Breuer Journaliste

Alors que les émissions d’aventures nous tiennent en haleine devant notre télévision, Maria Del Rio s’intéresse cette semaine à la survie dans «Tout s’explique», jeudi à 19h50 sur RTL-TVI.

Le vrai Robinson

Pour écrire son mythique roman «Robinson Crusoé», le Britannique Daniel Defoe se serait inspiré d’une histoire vraie, celle d’Alexander Selkirk, selon l’hypothèse la plus répandue.

Cet Écossais, né en 1676, a embrassé la carrière de corsaire. Engagé sur le Cinque Ports de Thomas Stradling, il prend la mer en 1704 en direction du Pacifique. Lorsque le bateau accoste sur un îlot désert à 600 km du Chili, Selkirk, alors en conflit avec son capitaine, demande à être débarqué. Il pense être récupéré peu de temps après par un autre navire britannique. Or, le Cinque Ports s’échoue quelques jours plus tard et les membres de l’équipage périssent ou sont emprisonnés avant d’avoir pu prévenir leurs compatriotes de la présence du corsaire.

Muni d’un fusil, d’une hache, d’un couteau et d’une Bible, l’Écossais organise son quotidien et s’assure une alimentation correcte grâce aux nombreuses chèvres qui peuplent l’île. Après quatre ans et quatre mois de solitude, Selkirk est enfin ramené en Angleterre par un équipage anglais. Son retour à la civilisation s’avère compliqué et le marin finit par reprendre la mer. Ce véritable Robinson meurt en 1721, deux ans après la parution du best-seller de Daniel Defoe.

Un genre littéraire

Dès leur parution en 1719, les aventures de Robinson Crusoé rencontrent un succès phénoménal. Et ce roman de Daniel Defoe donne même naissance à un nouveau genre littéraire : la robinsonnade ! En effet, depuis trois siècles maintenant, les œuvres de fiction mettant en scène un héros abandonné dans un territoire désertique (une île, une planète…) sont légion.

En littérature, les exemples les plus célèbres sont sans doute «L’Île mystérieuse» de Jules Verne, «Sa Majesté des Mouches» de William Golding, ou «Vendredi ou la vie sauvage» de Michel Tournier.

Bien sûr, le cinéma a, lui aussi, exploité le filon de la robinsonnade jusqu’à la corde, avec notamment «Le Lagon bleu» (adapté d’un roman), «Seul au monde» porté par l’excellent Tom Hanks (photo) ou encore «6 jours, 7 nuits».

En télévision, si la série «Lost : les disparus» a tenu en haleine des millions de téléspectateurs durant six saisons, c’est désormais des émissions de téléréalité comme «Survivor» ou «Koh-Lanta» qui fascinent le public.

Le naufragé millionnaire

En 1987, David Glasheen, magnat de l’immobilier, perd sa fortune dans un krach boursier, avant de divorcer. Après avoir tout perdu, il vit une décennie difficile avant de prendre une décision radicale : il s’installe, seul, sur une île déserte au large de la pointe nord-est de l’Australie. Depuis, ce Robinson moderne coule des jours heureux sur Restoration Island.

Pour survivre, il pêche du poisson, récupère l’eau de pluie et cuisine au feu de bois. Ses seuls luxes ? Une visite annuelle au supermarché, une connexion Internet (alimentée par des panneaux solaires) et un kit pour brasser sa propre bière. Une vie de naufragé que l’Australien a choisie et qu’il raconte dans ses mémoires (disponibles en anglais) parues il y a deux ans.

Si le confort moderne ne lui manque pas, il reconnaît que la solitude peut être difficile à surmonter. Heureusement, il peut compter sur le réconfort de ses animaux de compagnie et de… deux mannequins en plastique !

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Règle de 3

En matière de survie, un principe primordial à retenir est la règle de 3. En effet, il faut toujours garder en tête que l’on peut perdre la vie pour 3 secondes d’inattention, 3 minutes sans oxygène, 3 heures sans se protéger du froid ou de la chaleur, 3 jours sans boire, 3 semaines sans manger et 3 mois sans contact social.

Ensuite, la base de la survie est l’équipement. Pour cela, certains aventuriers prônent la règle des 6C : un contenant (pour récolter de l’eau), un objet coupant (pour se défendre, se construire un abri…), un objet couvrant (pour maintenir sa température corporelle), un cordage (pour fabriquer un piège ou une canne à pêche), un objet pour la combustion (faire du feu pour se réchauffer ou se nourrir) et un pour la communication (pour signaler sa position).

À la mode

Surfant sur le succès télévisé de «Koh-Lanta», les stages de survie ont le vent en poupe depuis quelques années. Et, en Belgique aussi, ces stages en forêt se multiplient. Qu’ils soient organisés entre adultes, pour les enfants, ou parfois même en famille, ils ont pour objectifs de nous reconnecter avec la nature et de nous aider à nous débrouiller en cas de besoin.

Présentant plusieurs niveaux de difficulté, ces stages sont l’occasion d’apprendre à faire du feu, à se construire un abri de fortune, à s’orienter sans la technologie, à rendre l’eau potable, à pêcher à mains nues, à reconnaître les plantes comestibles… 

Cet article est paru dans le Télépro du 4/11/2021

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