Météorites : pierres précieuses de savoir…
Samedi, en deuxième partie de soirée, Arte s’intéresse à ces cailloux tombés du ciel, potentielles sources d’apprentissage sur l’histoire de notre planète.
Au début, il n’y avait rien et la Terre était un environnement hostile couvert de magma incandescent. Malgré cet habitat peu accueillant, la vie s’est développée et, avec un succès tel que notre planète bleue abrite aujourd’hui quelque 30 millions d’espèces. Et si les météorites avaient œuvré à l’apparition de la vie sur Terre ?
Nous venons en masse
Le mois dernier, au matin du vendredi 22 janvier, les caméras de surveillance du ciel de l’Institut royal d’aéronomie spatiale basées à Uccle et celle de l’ESA, l’agence spatiale européenne, à Noordwijk, au Pays-Bas, ont enregistré, à 7 h 52 très précisément, le passage d’un bolide brillant au-dessus de notre plat pays. Selon les récits de quelques témoins visuels, une boule verte a traversé notre ciel. Les spécialistes ont pu déterminer que la chute du petit météore avait dû se produire entre Termonde et Alost, à 30 kilomètres de notre capitale. La couleur verte est expliquée par la présence de nickel, un métal qui, avec le fer, est présent dans la plupart des météorites. Concrètement, ces dernières sont des objets célestes qui résistent à la désintégration en rentrant dans l’atmosphère et parviennent donc à atteindre le sol ou nos océans. Le phénomène n’est pas rare. On estime que, quotidiennement, cent tonnes de matière extraterrestre nous parviennent, la plupart sous forme de poussières. En Belgique néanmoins, l’apparition d’une météorite conséquente est peu courante. Avant celle du 22 janvier, seulement six chutes ont été répertoriées chez nous.
Avis de recherche
Immédiatement après le signalement de la météorite, les scientifiques ont lancé un appel afin de retrouver l’objet. «On reconnaît les météorites à leur croûte de fusion de quelques millimètres d’épaisseur, à la présence de surfaces lisses et angles émoussés, et au fait qu’elles paraissent lourdes pour leur taille en raison de leur forte densité», a expliqué Emmanuel Jehin, astrophysicien à l’Université de Liège. Leur collecte doit se faire très rapidement pour limiter les risques de détérioration ou de perte.
Concentré d’infos
L’intérêt scientifique pour ces témoins du cosmos n’est pas nouveau. En 1969, une roche d’une centaine de kilos tombe près de la ville de Murchison, en Australie. À l’intérieur, plus de 70 acides aminés sont découverts. «Les acides aminés, qui, sur Terre, n’existent que dans les protéines des êtres vivants, sont aussi présents dans l’espace : c’est ce que nous a appris la météorite de Murchison», détaille le magazine Futura Sciences. «Des purines et des pyrimidines y ont également été trouvées. Or ces molécules sont les bases de l’ADN et de l’ARN qui constituent le matériel génétique de tous les êtres vivants que porte la Terre.»
L’année dernière, la météorite de Murchison a encore fait parler d’elle. Grâce à de nouvelles technologies, des scientifiques ont révélé avoir analysé des grains de poussières âgés de 7 milliards d’années, enfermés à l’intérieur de la roche. Soit bien avant la naissance du Soleil apparu il y 4,6 milliards d’années. «À partir de ces résultats, les chercheurs avancent l’hypothèse que cette période correspond à un épisode de formation stellaire accrue», relate le journal Le Monde. «Un élément nouveau qui pourrait relancer le débat entre scientifiques sur la question de savoir si les nouvelles étoiles naissent à un rythme régulier ou s’il y a des pics et des creux dans le nombre de nouvelles étoiles.»
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 11/02/2021.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici