«Marie Curie et la lumière bleue» : une féministe de l’ombre
Un téléfilm percutant rend hommage à l’une des premières femmes scientifiques de l’époque moderne, vendredi à 23h10 sur Arte.
Marie Curie a 39 ans lorsqu’elle perd son mari Pierre, renversé par une calèche le 19 avril 1906. Elle portera longtemps le deuil, seule, avec leurs deux filles, Irène et Ève. Elle est chargée de remplacer son éminent époux à la Sorbonne où elle donne une brillante leçon inaugurale. Il s’agit d’une première au sein de cette prestigieuse université française et d’un affront pour certains confrères masculins. Marie Curie devient aussi la première femme à diriger un laboratoire universitaire où elle embauchera de nombreuses femmes scientifiques.
Bien que veuve depuis longtemps, la scientifique devient «l’étrangère qui vole l’époux d’une brave Française» lorsqu’éclate le scandale de sa liaison avec Paul Langevin. Malgré la tempête, elle réussit l’exploit d’obtenir un 2e Nobel, cette fois en chimie. Son parcours exceptionnel inspire le respect. Il était animé par un engagement infaillible pour les droits des femmes et l’émancipation par le savoir. Souvent, Irène répètera qu’elle aimait chez sa mère son féminisme intransigeant. Couronné de prix, ce biopic de Marie Noëlle cerne cette femme de combats, en butte à l’hostilité de ses pairs masculins. L’actrice polonaise Karolina Gruzka lui prête ses traits.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 18/03/2021
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