Marche, danse, yoga… ces adjuvants aux médicaments

Le yoga sort désormais des salles de sport pour trouver sa place aussi dans les hôpitaux © Isopix/Al Seib/Shutterstock
Alice Kriescher Journaliste

En parallèle des traitements médicaux, il existe des antidouleurs naturels et disciplines auxiliaires aux thérapies classiques. «Matière grise» les dévoile mercredi à 23h sur la Une.

«La médecine peut-elle accepter d’autres pratiques ?» Telle est la question du magazine scientifique de La Une, mercredi soir. Le débat opposant l’allopathie aux soins alternatifs ressurgit régulièrement dans le secteur de la santé. Faisant fi des discussions passionnelles, des malades, parfois gravement atteints, allient les deux et optent pour des disciplines pouvant surprendre.

Antidouleur zen

Cantonné longtemps à l’Inde et à des initiés, le yoga est devenu, en quelques années, une pratique très répandue en Occident. Et pour cause, cette discipline à la fois corporelle et spirituelle – qui en langue sanskrite signifie «atteler ensemble, joindre, unir» – possède de nombreux avantages pour qui s’y adonne. Les yogistes le disent, ils sont moins stressés, moins déprimés et dorment mieux. Plus fort : la «yogathérapie» franchit les murs des salles de sport pour intégrer les hôpitaux. Car, en plus de son effet apaisant pour l’esprit, le yoga aurait aussi des vertus antidouleur permettant à des patients ayant subi de lourds traitements de se sentir mieux, sans recourir forcément à toujours plus de médicaments.

Anxiolytique sain

Opérée d’un cancer du sein, Sophie témoigne dans «Matière grise». Suite à l’hormonothérapie, un traitement qui agit sur les hormones afin d’empêcher le développement des cellules cancéreuses, elle a souffert de douleurs musculaires. Pour elle, le yoga a été salvateur. L’amélioration notable s’explique par la sécrétion d’endorphines, des neuropeptides qui agissent sur la douleur, que favorise la pratique du yoga. Sur le site de Top Santé, le Docteur Lionel Coudron, l’un des précurseurs de la yogathérapie en France (il est l’auteur d’une collection sur la discipline aux éd. Odile Jacob) fait le même constat : «Parmi mes patients, certains ont arrêté les anxiolytiques, les antidépresseurs et antalgiques. D’autres ont pu réduire considérablement les doses».

Dansez maintenant !

Un autre adjuvant étonnant aux traitements est la danse, comme le tango ! Depuis quelques années, en Argentine, la «tangothérapie» fait ses preuves, notamment pour les patients atteints de maladie mentale. «Le tango, bien sûr, ne guérit pas tout seul», reconnaît Silvina Perl, coordinatrice de l’Atelier de tango de l’hôpital psychiatrique Borda, sur le site du Huffington Post. «Mais pendant une heure de cours, les patients n’ont pas d’hallucinations : ils sont concentrés, occupés à bien faire les pas.» Chez nos voisins français, le tango se danse aussi parmi les personnes souffrant de la maladie de Parkinson. «J’entends beaucoup dire ’Je ne peux pas car mon corps ne veut pas’», explique Charlotte Millour, professeure et danseuse de tango à Paris, sur le site de France Musique. «Mais quand je leur demande d’oublier leur corps pour se concentrer sur le plaisir de danser, des choses se libèrent chez eux.»

Du divan à la marche

Depuis longtemps, nous savons que marcher régulièrement est très positif pour la santé. Plus récemment, il a été démontré que la marche a des pouvoirs contre la dépression. Une recherche de l’université de Stirling en Écosse (relayée par Figaro Santé), explique : «L’étude a établi que cinq séances de 30 à 40 mn par semaine suffisaient pour commencer à se sentir mieux psychiquement». Aux États-Unis, forts de ce constat, des thérapeutes proposent à leurs patients de réaliser leurs séances… en marchant ! «Ces ’walk and talk’ thérapies ont fait éclater le cadre du cabinet (…) pour amener patient et psy à avancer ensemble le long des chemins, tels Socrate et Platon en leur temps, afin de mieux penser et ’travailler’.»

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 04/03/2021

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