Mandalas : des cercles magiques ?

Le mandala est pratiqué dans des religions orientales depuis des temps immémoriaux. Ici, un moine tibétain réalise une œuvre éphémère faite de grains de sable. © Getty Images

Activité artistique et outil thérapeutique, dessiner ou colorier un mandala plongerait dans une concentration libérant tant les tensions physiques qu’émotionnelles. Ce samedi à 17h15, Arte diffuse «Les Mandalas, un art indien ancestral».

Mandala signifie en sanskrit « cercle » ou « finitude », telle une représentation extérieure et intérieure du monde. Pour les Tibétains, les mandalas sont un cercle magique qui n’a ni origine ni fin, comme l’univers. La thérapie par l’art du mandala a trois formes : dessin, mise en couleur et méditation sur le mandala. Chacune aiderait à se détendre et à se détacher de pensées délétères refoulées. Comme nos gribouillis répétitifs sur papier quand nous attendons au téléphone ou sommes stressés par les contrariétés…

Plénitude face au chaos

Le mandala fait partie des religions orientales (hindouisme, bouddhisme, taoïsme, jaïnisme, shintoïsme) depuis des temps immémoriaux. Il est un moyen de méditation sacrée et de prière qui offrirait aux pratiquants du réconfort au milieu du chaos quotidien en permettant d’aller à la rencontre de soi-même.

Si les Asiatiques y ont recours depuis longtemps, les Occidentaux l’ont découvert grâce au psychiatre suisse Carl Gustav Jung au début du XXe siècle. Il l’a qualifié de « canal menant aux émotions inconscientes ». Et l’a adopté comme technique complémentaire proposée à ses patients durant les séances de thérapie. Le médecin a lui-même eu recours aux mandalas : « Chaque matin, je faisais un petit dessin circulaire qui semblait correspondre à ma situation intérieure du moment. J’ai découvert le Soi, la totalité de la personnalité qui, quand tout va bien, est harmonieuse. »

Bulle protectrice

Aujourd’hui proposés dans des albums de coloriage ou sur des applis, les mandalas offrent maints bienfaits à leurs aficionados. Tel un voyage intime, dessiner et colorier ces figures kaléidoscopiques en partant du centre pour aller vers les extrémités, les mènent à un état de pleine conscience.

La nature répétitive des motifs symétriques activerait le système nerveux parasympathique, lieu de la relaxation. Cela réduirait le rythme cardiaque, la tension artérielle, l’anxiété, voire la dépression, ou, chez les malades, la peur engendrée par leur état de santé et les traitements parfois pénibles.

La forme circulaire des mandalas, telle une bulle protectrice, offrirait aussi un espace sûr pour exprimer les maux les plus profonds, développer une grande patience, une plus grande résilience et pour mieux surmonter défis et tracas, dont certains traumatismes souvent difficiles à exprimer devant les autres.

Échappatoire à l’ordinaire

« Quand les mots échouent, l’art parle », assure Saudamini Madra, créatrice de mandala et de zentangle (motifs répétés dans des carrés). « Je commence avec une grille de base. Pour les motifs, je me laisse porter. J’aime voir comment ils se combinent. Cet art est une échappatoire à l’ordinaire pour rassembler les parties dispersées de notre vie ou de notre esprit et trouver de l’ordre. Ou mettre une distance avec des ressentis négatifs. »

Des scientifiques ont testé les mandalas individuels et les coopératifs, dessinés par un groupe de participants. Les exercices en solo ont apaisé les inquiets. Quant à ceux créés à plusieurs, ils ont permis aux personnes de davantage se découvrir elles-mêmes et les autres, de se sentir entendues et mieux comprises.

Cet article est paru dans le Télépro du 7/11/2024

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici