Malin comme… un poisson !
Ce vendredi à 16h55 avec le documentaire «Ces drôles de poissons : Pas si bêtes que ça !», Arte propose une plongée au milieu des coraux, à la découverte d’espèces sous-marines aux comportements complexes et fascinants.
Imprégnés par l’expression «mémoire de poisson rouge», nous partons généralement du principe que les poissons ne figurent pas parmi les animaux les plus intelligents. Pourtant, le peuple de la mer n’a rien à envier à la matière grise des animaux terrestres.
Mémoire d’éléphant… des mers !
C’est l’un des préjugés qui colle le plus aux écailles des poissons : ils n’auraient aucune mémoire. Depuis une bonne décennie, cette idée reçue a pourtant été largement invalidée par la communauté scientifique.
Sébastien Moro, vulgarisateur scientifique spécialisé sur la question de l’intelligence animale et auteur de la BD «Les Paupières des poissons», détaille dans son ouvrage l’incroyable mémoire dont sont dotés certains poissons.
«Les saumons sont capables de repérer, juste à l’odeur, le cours d’eau dans lequel ils sont nés et d’y revenir deux ans plus tard alors qu’ils n’y sont passés qu’une seule fois quand ils étaient petits.»
De leur côté, les truites peuvent se souvenir de l’appât qui a failli leur coûter la vie, comme l’explique Le Figaro. «Si elles ont été pêchées grâce à un certain type de nourriture, puis remises à l’eau, beaucoup d’entre elles sont capables de bouder ce type de nourriture en particulier, désormais associé à une mauvaise expérience.»
Poisson de compagnie
De nombreuses espèces de poissons ont été sélectionnées par l’homme pour orner leurs intérieurs. C’est le cas des célèbres poissons rouges, domestiqués il y a plus d’un millénaire, ou des poissons combattants (Betta splendens), compagnons des hommes depuis plus de 500 ans.
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La carpe d’ornement (ou koï, Cyprinus carpio carpio) fait aussi partie des chouchous du genre humain et elle nous le rend bien. Cette dernière reconnaît son «maître» des autres personnes, aime lui «faire la fête» lorsqu’elle aperçoit sa boîte de nourriture et raffole des caresses affectueuses.
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On se serre les nageoires
Si un banc de poissons semble se mouvoir tel un bloc, sans but précis, il n’en est rien. C’est en tout cas ce qu’affirme le biologiste australien Culum Brown dans Le Figaro. «Un banc de poissons n’est pas un groupe qui nage de manière aléatoire. Les poissons vivent souvent dans des sociétés complexes et hiérarchisées, dans lesquelles les individus se reconnaissent et occupent chacun une place dans le groupe.»
Plus étonnant encore, à l’instar des espèces dont on loue l’intelligence supérieure, comme les dauphins ou les grands singes, les poissons transmettent des traditions, propres à leur banc, aux générations suivantes. «Comme une manière de pêcher, ou encore, une « route » à suivre pour trouver de la nourriture.»
Sens commercial
Les Labroides dimidiatus ou labres nettoyeurs sont de petits poissons, en moyenne 10 cm, qui n’en demeurent pas moins fascinants. Ensemble, ils ont créé une sorte de business et s’emploient à nettoyer les plus gros poissons de leurs peaux mortes et parasites. Néanmoins, l’envie est parfois grande de mordre dans quelque chose de plus appétissant, comme le mucus qui recouvre leurs congénères. Une attitude qui ne plaît que moyennement aux «clients» des petits labres.
Mais, pour continuer à exercer leur commerce, ils ont développé plusieurs techniques. «On s’aperçoit que les labres ne mordent jamais un client s’il y a d’autres clients qui sont en train d’attendre, car les clients qui voient un autre client mécontent partent et vont se faire nettoyer sur une autre station de nettoyage», relate Sébastien Moro.
Le labre évite aussi de s’en prendre à des prédateurs et peut mémoriser au moins une centaines de clients mordus, histoire de ne pas leur faire le coup une seconde fois et perdre leur confiance à tout jamais.
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Poisson bricoleur
S’il est une preuve de l’intelligence animale, c’est la capacité à utiliser l’environnement pour créer des outils. En 2009, le biologiste Giacomo Bernardi a constaté que des poissons arlequins (Choerodon fasciatus), évoluant dans les îles du Pacifique, s’employaient à transporter dans leur bouche des palourdes sur quelques mètres pour les casser contre des rochers.
«Mais ce n’est pas tout. Pour trouver les palourdes, ces poissons utilisent une technique inattendue : ils projettent un jet d’eau avec leur bouche pour attraper ces bivalves», explique le site Sciences et Avenir. «Il s’agit ici bien plus que d’une simple utilisation d’outils ; le poisson effectue une série de comportements pour atteindre un but précis, semblant montrer qu’il planifie ses actes.»
Cet article est paru dans le Télépro du 18/8/2022
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