L’upcycling a la cote
Après le recyclage, voici le surcyclage. Ou comment améliorer les objets usagés pour leur redonner vie. Ce mardi à 23h05, Tipik diffuse «Des déchets qui valent de l’or».
Vous connaissez le recyclage – «recycling» en anglais. Mais connaissez-vous l’upcycling ? On parle parfois de «surcyclage» en français, mais le mot n’est pas encore passé dans le langage courant. Selon un sondage mené en France, 19 % des personnes interrogées ont déjà entendu parler d’upcycling, et seules 8 % savent en quoi il consiste… Alors, de quoi s’agit-il ? Le préfixe «up» indique un mouvement vers le haut. L’upcycling est en effet un recyclage par le haut. Ou recyclage à haute valeur ajoutée. Envie d’en savoir plus ? Rendez-vous sur Tipik ce mardi, avec le documentaire «Des déchets qui valent de l’or».
Une âme d’artiste
Le recyclage, vous connaissez. L’objet usagé est démonté, déchiqueté, transformé… afin de connaître une seconde vie. Ainsi, le verre recyclé est-il broyé puis fondu pour produire un nouveau verre avec lequel on confectionnera de nouvelles bouteilles. Idem pour le papier recyclé transformé en nouvelle pâte à papier. Ou pour les déchets verts, réduits à rien pour devenir compost ou biomasse.
À l’inverse du recyclage, l’upcycling ne détruit pas les objets usagés pour les réinjecter dans le circuit de consommation. Au contraire : il leur donne une valeur supplémentaire. C’est aux artistes qu’on attribue l’idée. Peut-être avez-vous déjà vu sur les marchés d’artisans ces petits personnages confectionnés en boulons, vis et ressorts de réemplois. D’autres artistes et artisans créent leurs œuvres avec des sacs en plastique, du bois flotté ou des capsules de café.
L’inventeur du mot «upcycling» serait un designer allemand, dans les années 1990. Mais si l’on y réfléchit, que faisaient d’autre les artistes des rues d’Afrique en créant de jolis objets colorés au départ de canettes et autres boîtes de conserve ?
À la mode
Depuis quelques années, l’upcycling n’est plus l’apanage des artistes. On le trouve dans les objets de la vie quotidienne, et de petites entreprises se créent même autour de projets de surcyclage. Comme Méson, à Bruxelles. Ses jeunes fondatrices, Annabelle et Thaïs, récupèrent des textiles pour concevoir des collections de vêtements et accessoires.
Elles se sont ainsi procuré les draps invendus d’une grande marque belge de linge de maison pour en faire des vestes ou des pantalons. Certains de ces invendus étaient stockés depuis près de dix ans ! Elles ont aussi demandé à un centre de tri de leur garder tous les plaids en tartan. Après nettoyage et déboulochage, elles en ont fait des manteaux, des écharpes, des bérets. Elles ont également imaginé une collection au départ des serviettes de bain recalées par les hôtels pour un accroc ou une petite tache.
Parapluie ou vinyle
L’upcycling se pratique aussi dans l’ameublement et la déco. Les Namurois connaissent les Ravik Boutiks. Elles émanent de la Ressourcerie, officiellement chargée de récolter les encombrants dans la province. L’association a créé une équipe de «valoristes». Ils repèrent les objets qui peuvent être réparés, nettoyés et valorisés pour connaître une nouvelle vie.
Les boutiques de créateurs font également la part belle à l’upcycling. Les baleines de votre parapluie vous ont lâché ? Un artisan récupère la toile pour la transformer en cape de pluie. Ce vinyle est trop griffé pour encore être écouté ? Un autre le met au four pour le ramollir et le transformer en vide-poche…
Ça marche ? Oui, car il y a une vraie demande. 92 % des millénials (25-35 ans) pratiquant déjà le tri en vue du recyclage sont prêts à faire un pas de plus avec l’upcycling.
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