
L’incroyable héritage de l’Expo universelle de 1900 à Paris
Après le succès de l’Exposition universelle de 1889 et sa tour Eiffel, comment Paris pouvait-il se réinventer pour celle de 1900 ? En misant sur la construction d’une multitude de bâtiments étonnants et sur des innovations technologiques révolutionnaires. Un sujet évoqué ce lundi à 20h40 sur La Trois avec le documentaire «Paris, l’incroyable héritage de l’Exposition de 1900».
Pour rivaliser avec l’exposition précédente et éblouir les visiteurs, les ingénieurs et architectes ont contourné les règles de construction classique et ont relevé des défis techniques inédits pour ériger des édifices hors du commun. Les chantiers furent exceptionnels. Plusieurs bâtiments construits pour l’Exposition universelle de 1900 existent d’ailleurs toujours, même s’ils ont dû s’adapter.
C’est le cas du Grand Palais – d’abord transformé en hôpital militaire pendant la Grande Guerre, puis en lieu d’expositions et d’événements -, du Petit Palais converti en Musée des beaux-arts, et de la gare d’Orsay, devenue un des plus grands musées français. Le pont Alexandre-III, construit d’une seule portée en acier, sans pilier intermédiaire, fut inauguré le 14 avril 1900. Ces monuments, qui ont marqué la Belle Époque et l’Art nouveau, ont transformé le visage de la capitale française.
Métro, escalator et cinéma
Certaines innovations technologiques mises en œuvre pour l’Expo de 1900 sont toujours en activité, comme la première ligne du métropolitain parisien. Dix kilomètres furent creusés sous la Ville Lumière, entre la porte de Vincennes et la porte Maillot, pour desservir les lieux les plus connus de la capitale. Les entrées des stations, conçues par Hector Guimard dans le style Art nouveau et décriées à l’époque, sont aujourd’hui classées aux monuments historiques.
Un « trottoir roulant », qui permettait de parcourir 3,5 km à pied en 26 minutes, fut également installé lors de l’Exposition, mais détruit après. Ce n’est que plusieurs décennies plus tard que les escalators feront leur apparition. Le cinéma, jusqu’alors relégué à une animation de fête foraine, prit de l’ampleur à cette occasion. Un million et demi de spectateurs assistèrent aux projections sur écran géant réalisées par les frères Lumière. Le cinéma fut alors reconnu comme un art à part entière.
Le triomphe de l’électricité
Mais la star inconditionnelle de l’événement, sans laquelle ces innovations n’auraient pas existé, fut l’électricité. Sur le Champ-de-Mars, en face de la tour Eiffel, le Palais de l’électricité constituait le clou de l’événement. Dans ce temple de fer et de verre se fabriquait toute l’énergie nécessaire à l’éclairage et à la marche des divers organes de l’Expo. Le bâtiment était orné de milliers de lampes à incandescence et de projecteurs colorés, créant un spectacle lumineux spectaculaire, surtout la nuit. Les lieux abritaient l’attraction qui a attiré le plus de visiteurs (2 millions) en 1900, le Palais des Illusions – devenu Palais des Mirages -, avec ses effets kaléidoscopiques et ses jeux de miroirs. L’installation fut ensuite transférée au musée Grévin, où elle continue d’étonner les visiteurs. À l’avant, le château d’eau complétait l’ensemble avec une cascade illuminée et une statue symbolisant le Génie de l’électricité. L’objectif était d’impressionner et de montrer toutes les possibilités de l’électricité, contrôlée depuis une vingtaine d’années, qui allait révolutionner notre quotidien. Comme la promesse d’une ère nouvelle, grâce au progrès. Quand l’Expo ferma ses portes, après avoir accueilli 51 millions de visiteurs en sept mois, Paris devint le centre du monde…
Cet article est paru dans le Télépro du 10/4/2025
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