Les traditions du Nouvel An
Amour, chance, prospérité : nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année… et quelques traditions pour les réaliser, à l’occasion de la diffusion ce lundi à 21h05 sur France 3 du documentaire «Joyeux Noël & Bonne année».
La tradition était immuable. Le 1 er janvier en fin de matinée, nous prenions en famille la direction d’un quartier dont le nom à lui seul valait le déplacement : La Bonne-Femme. Nous y allions une fois par an, le Jour de l’an, pour présenter nos vœux à une tante aussi éloignée qu’accueillante.
Tout sourire, elle nous ouvrait la porte de «la belle pièce» où, croulant sous la chaleur étouffante du poêle à charbon, nous n’avions plus qu’à écouter les grands échanger les dernières nouvelles de cette famille oubliée durant 364 jours de l’année. Une fois que la boîte de biscuits y était passée, que le petit verre de «fine» des adultes était avalé et leur cigare fumé, venait le traditionnel : «Bon, eh bien, nous irons voir tout doucement», synonyme de départ imminent.
Et, pour nous les enfants, du moment le plus attendu de la visite : celui de la «dringuelle» alias les «étrennes» (du latin «strena», cadeau pour apporter un bon présage). L’air gêné, nous acceptions de bonne grâce le gros baiser mouillé de la tante et, furtivement glissé dans nos mains, ce «petit quelque-chose» auquel répondait immédiatement un «Mais non, il ne fallait pas» suivi d’un «C’est trois fois rien» clôturé par un «Encore une bonne année et surtout, une bonne santé : c’est ça qui compte.»
Pièce de 10 francs ou billet de 20 ? Les comptes seraient pour plus tard, en fin de tournée, après les grands-mamans, la marraine Dédée, l’oncle Charles… Nous saurions alors si, pour notre tirelire, c’était vraiment une bonne année qui commençait. Une tradition en mode «tranche de vie» parmi beaucoup d’autres.
S’embrasser sous le gui
L’une des plus anciennes coutumes que nous pratiquons (ou pas) la nuit de la Saint-Sylvestre, c’est le bisou sous le gui. Étrange promotion pour cette plante parasite que d’être élevée au rang de porte-bonheur incontournable. Elle nous vient des Celtes.
Utilisé par les druides pour élaborer des potions médicinales, le gui était considéré comme un symbole de chance et de bonne santé. La tradition de s’embrasser sous le gui le 31 décembre à minuit nous serait arrivée d’Angleterre au XVIIIe siècle. Depuis, elle a pris racine.
Une bonne choucroute
Quelques heures après être passé sous le gui, vous prendrez bien une bonne choucroute du 1er janvier ? À Liège en tout cas, cela fait partie des incontournables si vous souhaitez mettre toutes les chances de votre côté pour prospérer tout au long de l’année. Ses vertus se vérifient au moins pour les restaurateurs et les traiteurs liégeois qui la mettent à leur carte : 20.000 kg de choucroute garnie seraient consommés rien qu’en région liégeoise.
L’origine reste assez trouble et certains pragmatiques mettent principalement en avant les vertus digestives du chou bouilli pour les lendemains de réveillon difficiles. Quelques variantes pour s’assurer la prospérité : si certains optent pour la pièce (parfois enveloppée dans du papier d’aluminium) sous l’assiette, d’autres préfèrent s’assoir sur leur portefeuille. Rien ne vous empêche de tenter les deux.
Dans le grand bain
Un peu partout sur la planète, la tradition de plonger (au sens propre) dans l’année qui commence est de rigueur. Chaque année, après les images des (80.000) feux d’artifice de Sydney ou de la boule de cristal qui descend (depuis 1907) sur Times Square à New York, les journaux télévisés nous proposent les plus célèbres baignades du Jour de l’an : plongeon depuis un pont dans les eaux du Tibre à Rome, bain de mer à Scheveningen aux Pays-Bas ou sur les plages brésiliennes, trempette de l’ours au Canada.
Autres coutumes télévisées possibles : le concert du Nouvel An à Vienne (à regarder en dégustant une coupe de champagne), à moins que vous ne préfériez le concours de saut à ski de Garmisch-Partenkirchen.
Si vous souhaitez innover, nettoyer la maison du sol au plafond comme au Japon, consulter un chamane comme au Pérou, avaler douze raisins à minuit comme en Espagne constituent des alternatives. À vous de choisir. Là-dessus, «nous irons voir tout doucement»…
À voir
Lundi à 21.05, France 3 propose le documentaire «Joyeux Noël & Bonne année». Il retrace l’histoire des fêtes à la télévision en replongeant dans plus de soixante ans d’archives drôles, rares et surprenantes.
Cet article est paru dans le Télépro du 23/12/2021
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