Les superpouvoirs de l’urine
Dans le documentaire «Les superpouvoirs de l’urine» (ce samedi à 23h15 sur Arte), Thierry Berrod et Quincy Russell dévoilent avec humour les propriétés et les applications insoupçonnées de l’urine. Petite pause pipi pour évacuer les idées reçues sur l’embarrassant liquide jaune.
Matière première, engrais industriel, outil de diagnostic pour les scientifiques, médicament, ressource énergétique… : aujourd’hui, l’urine, fluide universel injustement méprisé, se prête aux usages les plus nobles.
Au cours de sa vie, un être humain urine l’équivalent d’un camion-citerne.
Vrai. Un individu produit quotidiennement de 1,5 à 2 litres, soit environ 38.000 litres tout au long de son existence.
L’urine est essentiellement composée de déchets organiques.
Faux. Ce fluide stérile se compose à 95 % d’eau. Les 5 % restants sont constitués de déchets, comme l’urée ou la créatinine, mais aussi de nutriments minéraux comme le potassium, le sodium ou le phosphore. On trouve, en tout, près de 3.000 éléments chimiques dans l’urine.
L’urinothérapie consiste à boire sa propre urine pour se soigner.
Vrai. Des millions de personnes la pratiquent à travers le monde. Amélioration de la circulation sanguine, remède contre la tuberculose, bienfaits pour la peau… : si les vertus thérapeutiques de l’urine font débat, les scientifiques s’accordent à dire que sa consommation en petite quantité ne nuit pas à la santé.
La parurésie est le terme médical pour désigner le fait de faire pipi au lit.
Faux. Les enfants qui font pipi au lit souffrent d’énurésie nocturne. La parurésie désigne la difficulté à uriner à proximité d’autres personnes. Un blocage d’ordre principalement psychologique, plus communément appelé «vessie timide», qui affecte 5 % de la population en France et près de 2 % en Allemagne.
La composition de l’urine humaine est identique à celle des animaux.
Faux. Elle varie d’une espèce à l’autre. Des chercheurs américains ont découvert que l’urine de dromadaire contenait des molécules antibactériennes, absentes chez l’homme, qui pourraient servir de remède contre le cancer et de nombreuses infections.
À titre expérimental, l’urine est utilisée comme source d’énergie.
Vrai. Des chercheurs européens et américains ont développé des techniques transformant l’ammoniac contenu dans l’urine en un hydrogène susceptible d’alimenter des batteries de téléphones portables, des téléviseurs ou des moteurs de voiture, et même de servir de carburant à des fusées spatiales.
Il existe des médicaments à base d’urine dans nos armoires à pharmacie.
Vrai. Des médicaments contenant des dérivés d’urine sont déjà présents sur le marché, comme des anticoagulants ou un traitement de la ménopause à base de pissat de jument. Ces substances entrent aussi dans la composition de cosmétiques, de plastiques, de peintures, de colles industrielles ou d’engrais agricoles.
En Chine, près de 100 millions de personnes boivent leur propre urine tous les jours.
Faux. Mais ils sont tout de même une dizaine de millions à s’astreindre à ce régime particulier dans l’Empire du Milieu, où l’urine des jeunes garçons est prisée et sert notamment de liquide de cuisson pour les œufs.
Plus d’un milliard de personnes se soulagent quotidiennement en plein air.
Vrai. En 2010, 15 % de la population mondiale étaient obligés de faire leurs besoins dehors faute d’accès aux sanitaires, d’après les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé. Un chiffre en baisse, puisqu’en 1990, un quart de l’humanité urinait dans la nature.
Le terme «pisse» vient du latin.
Faux. Le mot proviendrait, selon les étymologistes, d’une onomatopée du Moyen Âge. Le terme «urine» dérive, quant à lui, du latin populaire aurina, qui renvoie à la couleur dorée du liquide.
Texte : Hendrik DELAIRE
Cet article est paru dans le Télépro du 17/2/2022
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