Les Romains, génies des temps antiques

Les Romains passaient parfois deux heures par jour dans les gigantesques thermes de Caracalla (IIIe ap. J.-C.), où ils pouvaient évidemment se laver, mais également se cultiver, faire du sport et parler affaires. © Gamma-Rapho via Getty Images

Durant l’Antiquité, une ville surpasse toutes les autres par sa grandeur : Rome et son million d’habitants. Avec une telle population, les Romains ont dû imaginer des solutions pour se faciliter le quotidien.

Et leur génie est sans limite : tout un Télépro ne suffirait pas à en faire le tour… Cela fait d’ailleurs trente ans que les chercheurs dont nous faisons la connaissance jeudi sur France 5 (21.05) tentent d’en modéliser les exploits en 3D. En attendant, voici une sélection de quelques-unes des brillantes réalisations de la Ville éternelle.

Chauffage

Pour les Romains, les bains publics (gratuits ou très bon marché) étaient un endroit de sociabilisation. Sous leurs pieds se cachaient des technologies sophistiquées comme l’hypocauste, qui alimentait les bains bouillants du caldarium. Surélevées sur des piliers de briques, ces salles ornées de mosaïques recevaient l’air chaud envoyé dans des conduits en terre cuite par les feux entretenus en permanence au sous-sol. La température pouvait y atteindre 60 °C.

Aqueducs

Comment approvisionner le millier de thermes et de fontaines de la cité ? Les aqueducs ! Pour récolter l’eau des sources, les Romains ont creusé des dizaines de kilomètres de galeries. À l’apogée de la ville, onze aqueducs y acheminaient l’eau, dont un de 91 km, l’Aqua Marcia. Aujourd’hui, deux sont encore en activité. Le secret pour assurer l’écoulement de l’eau sur une si longue distance ? Une pente extrêmement faible, calculée avec des outils de grande précision. Arrivée à destination, l’eau était réceptionnée dans des grandes citernes où elle était épurée avant d’être répartie dans les différents châteaux d’eau.

Climatisation

De la même manière, nourrir la ville la plus peuplée du monde n’était pas une mince affaire… Près d’Ostie (ville portuaire à l’embouchure du Tibre) se trouve l’espace de stockage le plus sophistiqué de l’Antiquité, pourvu d’un système de ventilation. Les cellules possédaient des planchers surélevés sur des murets, les suspensurae, qui, en captant la fraîcheur du sol et bloquant l’humidité, permettaient de maintenir une température constante de 21 °C, été comme hiver.

Réseau routier

Fer de lance du commerce et de l’armée, les routes sont peut-être la contribution historique des Romains la plus durable. Au plus fort de leur puissance, ils ont tissé un réseau de 320.000 km. Malgré tout, impossible de se perdre. Et pas seulement parce que toutes les routes menaient à Rome… Des bornes en pierre indiquaient tous les mille pas (environ 1.500 m) la distance avec la prochaine ville. Distance que les Romains pouvaient calculer grâce à l’odomètre, premier compteur kilométrique. Lorsque les roues de ce petit chariot ont fait 400 tours (équivalant à un mille), un petit caillou tombe dans un sceau, indiquant où placer la borne millaire.

Ciment

Parmi toutes les astuces de constructions des Romains, l’opus caementicium reste un mystère. Le « ciment romain » est obtenu à partir de pouzzolane, chaux, tuf volcanique, brique et eau. Mais il manque aux chercheurs un dernier élément : le savoir-faire romain, qui les empêche de savoir s’ils ont trouvé la bonne recette… Car ce béton a une propriété exceptionnelle, en plus de sa longévité : il s’autorépare. À la moindre fissure, l’eau pénètre et réagit avec les matériaux qui se cristallisent et comblent la fêlure.

Cet article est paru dans le Télépro du 12/9/2024

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici