Les raisons du raisin
Que vous le préfériez noir ou vert, avec ou sans pépins, le raisin, en plus d’être délicieux, est un allié santé précieux. Consommé en bouteille, c’est une autre histoire… Mais surtout une autre culture. Ce mardi à 21h05, France 5 diffuse le documentaire «Le Raisin a un grain».
Avant d’embarquer mardi soir avec France 5 pour une enquête entre la Sicile et la Californie, entre vignes ensoleillées et laboratoires créatifs, découvrons à quoi peuvent servir les grains de raisins quand ils ne sont ni croqués, ni sirotés…
Rai-zen
Jon Kabat-Zinn, diplômé du prestigieux MIT (Massachusetts Institute of Technology), a fondé en 1979 sa clinique de réduction du stress basée sur la pleine conscience. Il est aujourd’hui le «pape de la méditation». L’une de ses méthodes ne nécessite qu’un raisin sec. Et vos cinq sens. Prenez un grain de raisin. Commencez par l’observer comme si vous n’aviez jamais rien vu de tel. Tournez-le ensuite entre vos doigts pour en découvrir la texture, la forme, le poids. Humez-en le parfum avant de le rapprocher de votre oreille pour le faire crisser. Finalement, placez-le sur votre langue, en le gardant quelques instants sans le mordre avant de finalement en découvrir la saveur. Presque sans vous en rendre compte, vous venez de méditer !
Les raisins de la chance
En Espagne, pas question de s’embrasser sous le gui le 31 décembre. Après un bon repas, les Espagnols se rassemblent sur les places des villes et villages pour attendre les douze coups de minuit. À chaque retentissement, ils avalent un grain de raisin, un pour chaque mois à venir. Tenir le rythme, sans s’étouffer, est la promesse d’une année de prospérité. Si des traces de cette coutume remontent à la fin du XIXe siècle, le rituel s’est définitivement installé en 1909, année où les récoltes furent si abondantes que les producteurs décidèrent de vendre l’excès sous la forme de paquet de douze «uvas de la suerte» (raisins de la chance).
Raisins verts
Pollution, souffrance animale… De plus en plus de consommateurs se tournent vers des alternatives au cuir. Parmi celles-ci, le raisin. En Italie, la startup Vegea (contraction de «veg» pour «vegan» et «Gea» en référence à Gaïa, déesse associée à la Terre) a breveté le procédé : elle récupère les restes des vendanges (peau, pépins, tiges) qu’elle transforme en un tissu dont l’apparence, la texture, la souplesse et la résistance rappellent celles du cuir. Baskets, maroquinerie, mobilier… Toutes les utilisations sont possibles. Mais le marc de raisin pourrait avoir une autre utilisation bénéfique pour notre planète. Destiné aux poids-lourds, l’ED95 (moins de 1 €/l) est un biocarburant issu à 95 % du marc de raisin et dégage 95 % moins de CO2 qu’un carburant standard. En 2022, l’Excellium Racing 100, lui aussi produit à partir de résidus viticoles, a été introduit sur plusieurs compétitions automobiles.
Mi-figue…
Pas tout à fait satisfait… Mais pas mécontent non plus… Vous voilà mi-figue, mi-raisin ! D’où vient cette expression ? Deux explications coexistent. La première veut qu’au Moyen Âge, on disait d’une personne qui avait autant de bon que de mauvais en elle qu’elle était «moitié-figue, moitié-raisin» (le «mi» n’arrivera qu’au XVIIIe siècle). C’est le raisin qui était symbole de raffinement tandis que la figue était un produit peu cher dont l’aspect rappelait… la fiente d’animal. L’association tient au fait que, secs, ils étaient les seuls fruits que les chrétiens pouvaient consommer durant le Carême. Pour d’autres, l’expression évoque l’habitude qu’avaient les Corinthiens, au XVe siècle, de mêler des figues aux raisins secs qu’ils vendaient aux Vénitiens.
Cet article est paru dans le Télépro du 14/9/2023
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