Les pourquoi du surpoids
À côté de l‘alimentation, des études récentes montrent l’importance des causes hormonales et génétiques dans la prise de poids. Un sujet évoqué ce mercredi à 23h05 dans «Matière grise» sur La Une.
Crise mondiale, épidémie, fléau : l’obésité et le surpoids alarment les autorités sanitaires. Plus d’un milliard de personnes dans le monde étaient obèses en 2022, indique une étude menée en 2022 et 2023 par (notamment) l’Organisation mondiale de la santé (OMS). À l’échelle mondiale, la proportion de personnes obèses – indice de masse corporelle supérieur ou égal à 30, IMC = poids en kg / (taille x taille en m) – a plus que doublé chez les femmes et a presque triplé chez les hommes depuis 1990. Chez les jeunes de 5 à 19 ans, il a quadruplé. Le surpoids (IMC supérieur ou égal à 25) concernait 43 % des adultes en 2022.
Made in Belgium
La Belgique n’échappe pas au constat et à ces chiffres XXL. L’Institut scientifique de santé publique Sciensano s’est lui aussi penché sur la question. En 2022-2023, il a mené une enquête de consommation alimentaire. Les résultats sont édifiants : 49 % des Belges sont en surpoids. Parmi eux, 18 % souffrent d’obésité. Les projections de la Fédération mondiale de l’obésité sont inquiétantes. « La prévalence de l’obésité chez l’adulte devrait atteindre 35 % des femmes contre 39 % des hommes d’ici à 2035 en Europe », affirme la FMO. « Chez les enfants, 14 % des filles devraient être atteintes contre 21 % des garçons. »
Danger de mort
Surpoids et obésité sont considérés comme des facteurs d’augmentation de nombreuses pathologies (apnée du sommeil, problèmes articulaires, dépression, hypertension…) et de risque majeur pour plusieurs maladies non transmissibles (AVC, cancers, infarctus du myocarde…). Selon l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), « l’obésité et les maladies associées réduiront l’espérance de vie mondiale de 0,9 à 4,2 ans au cours des trente prochaines années ». Le surpoids et l’obésité sont à l’origine de plus de 1,3 million de décès dans le monde chaque année, « mais il peut même s’agir d’une sous-estimation », déclare l’OMS.
Causes connues…
Pourquoi tous ces kilos en trop ? Les responsables sont nombreux. De l’alimentation trop riche en graisse saturée ou en sucre à la diminution du temps de sommeil ou l’arrêt du tabac, en passant par la consommation d’alcool ou l’absence d’activité physique. Entre autres. Outre leur multitude, les raisons peuvent aussi être complexes. Qu’il s’agisse de problèmes liés à la thyroïde, aux hormones, au patrimoine génétique ou à notre flore intestinale (le microbiote). Dans ce cas, par exemple, les milliards de micro-organismes qui la composent peuvent être désorganisés par notre alimentation. Trop de glucides (céréales, légumes, fruits…) signifie trop de gaz et risques d’inflammation du foie. Trop de protéines entraîne trop de matière grasse et prise de poids.
… et moins connues
Causes génétiques et hormonales, disions-nous aussi ? C’est justement d’elles que traite le documentaire proposé mercredi sur La Une dans « Matière grise ». Il suit le parcours de cinq volontaires accompagnés d’un spécialiste et de son équipe. Chaque volontaire va suivre un régime adapté à son corps et à son métabolisme. Objectif : en savoir plus sur la physiologie (fonctionnement des différentes parties du corps) de chacun et la façon dont elle influence leur prise de poids. Les hormones ? Consommer des aliments riches en fibres (abricots, fruits rouges, fruits secs, haricots, pommes…) augmente la production d’hormones intestinales. Celles-ci envoient un message de l’intestin au cerveau : « Je suis rassasié ». Perdre du poids de manière durable ne serait donc pas utopique.
Les gènes s’en mêlent
Et les gènes là-dedans ? Certains présents chez les uns développent-ils une plus grande attirance pour la nourriture que chez d’autres ? Des prélèvements d’ADN permettent de répondre à la question. Ils peuvent révéler que les gènes sont « susceptibles de modifier l’efficacité avec laquelle nous brûlons les calories et même influencer les endroits de notre corps où nous grossissons… ». Non, nous ne sommes définitivement pas tous égaux face à la prise de poids.
Cet article est paru dans le Télépro du 10/10/2024
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