Les petites mains du cinéma

Ce jeudi à 19h50 sur RTL dans «Tout s’explique», Maria Del Rio donne un coup de projecteur sur les travailleurs de l’ombre, essentiels pour faire briller le 7e Art !

Vus et revus

En amont d’un tournage, le repéreur a un rôle essentiel puisqu’il est chargé de rechercher des lieux correspondant aux souhaits du réalisateur. Certains optent pour la facilité en choisissant des décors maintes fois utilisés au cinéma.

Ainsi, le Quality Café, situé à Los Angeles et fermé depuis 2006, a accueilli de nombreuses productions hollywoodiennes grâce à ses éléments typiques (banquettes en skaï, tables en formica…) : «Arrête-moi si tu peux», «Seven», «60 secondes chrono», «Training Day», «Million Dollar Baby», «Mr. et Mrs. Smith»…

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Toujours à Los Angeles, les escaliers de l’immeuble Bradbury, construit en 1893, séduisent aussi les réalisateurs par ses éléments décoratifs (fer forgé, moulures…) et la lumière amenée par le toit de verre. Ils apparaissent dans «Blade Runner», «Chinatown», «L’Arme fatale 4», ou «The Artist».

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Au Nord-Est de l’Angleterre, le château d’Alnwick, en parfait état, a vu se tourner en son sein films et séries : «Harry Potter», «Transformers : The Last Knight», «Downton Abbey»…

Enfin, au rayon décors naturels, Monument Valley, situé dans le Colorado, remporte la palme. Tom Hanks y fait un passage dans «Forrest Gump», de même que les héros de «Retour vers le futur 3», «2001 : L’Odyssée de l’espace» ou «Transformers 4». De nombreux réalisateurs de western y ont aussi posé leur caméra, tels que Sergio Leone pour «Il était une fois dans l’Ouest» et John Ford pour «La Chevauchée fantastique».

Côté chiffons

Leurs noms sont souvent méconnus, pourtant les costumiers jouent un rôle primordial sur les tournages de cinéma. Leur travail est d’ailleurs récompensé par des prix, au même titre que celui des réalisateurs, acteurs ou scénaristes. Le costumier entame sa tâche bien avant le début du tournage afin de préparer les différentes tenues nécessaires. Il est aidé par l’ accessoiriste , le gantier , le perruquier…

Durant le tournage, l’habilleur est, lui, chargé d’aider les comédiens à enfiler correctement leurs tenues, tandis que le patineur veille à «patiner» les vêtements, soit à les user ou les salir (transpiration, suie, sang…) selon les besoins. L’aspect vestimentaire d’un film occupe une place importante. Il en va de la crédibilité de l’œuvre. Pourtant, certaines erreurs échappent parfois à la vigilance. Ainsi, dans «Amadeus», le film sur Mozart de Milos Forman, certains habits sont équipés de fermetures éclair, une invention postérieure à l’époque du musicien. Dans «Gladiator», on aperçoit un short en lycra sous le costume de Russell Crowe. Enfin, dans «Orgueil et préjugés», Keira Knightley porte des bottes en caoutchouc Wellington, créées après l’époque dans laquelle se passe le film.

Clapman, rôle clé

Objet emblématique du cinéma, le clap, composé d’une ardoise et d’une claquette, remplit deux fonctions essentielles sur les plateaux de tournage. Il est manipulé par le clapman qui, sur les plus petites productions, peut aussi jouer d’autres rôles comme machiniste ou assistant opérateur . Si le clap permet d’identifier chaque plan (grâce aux numéros de plan, de scène et de prise) et d’ainsi faciliter le travail du monteur , il permet surtout de synchroniser le son et l’image lors du montage.

Au cinéma, le son et l’image sont enregistrés sur deux supports différents. Lors d’une scène, le réalisateur lance son célèbre «moteur» et l’opérateur son s’exclame «ça tourne», le claquement du clap peut ensuite être actionné. Il suffit ensuite au monteur de faire coïncider l’image où le clap est actionné avec le son correspondant.

Dans l’ombre

Au cinéma, la doublure est surtout connue pour prendre la place des comédiens lors de scènes dangereuses, ou parfois dénudées. Mais le rôle de la doublure lumière est moins connu. Celle-ci est chargée de prendre la place de l’acteur vedette durant toute la durée des mises au point techniques.

Pour jouer ce rôle, il n’est pas nécessaire d’avoir des talents de comédien, mais bien d’avoir les mêmes mensurations, la même couleur de peau ou de cheveux que la star en question, qui, pendant tout ce temps, peut se reposer ou réviser son texte dans sa loge. Une fois tous les réglages effectués, la doublure lumière s’efface et l’acteur entre en scène.

En France, la comédienne Angélique Meyns a témoigné dans divers médias sur ce rôle de l’ombre qu’elle a rempli durant plusieurs années pour Jessica Chastain outre-Atlantique ou Marina Foïs. Si ce contrat lui a permis de voyager et de découvrir les coulisses de grosses productions, il a aussi ses inconvénients. «Si elle (Jessica Chastain, ndlr) prend 30 kilos d’un coup, pour une raison ou une autre, je dois la suivre», a-t-elle raconté dans Slate.

Copains comme cochons

Sur les tournages de films mettant en scène des animaux, le rôle du dresseur animalier est primordial. Pour «Nanny McPhee et le Big Bang», le dresseur Gary Moi a travaillé avec des cochons. «C’est formidable de dresser des cochons», racontait-il alors. «Ce sont des animaux brillants et très intelligents. On se les procure quand ils ont trois semaines, on les dresse et on les filme quand ils ont six semaines. Les cochons grandissent très vite, si bien qu’il nous fallait deux groupes de huit cochons, que nous avons filmés chacun pendant un mois.»

Mais sur ce tournage, le maquilleur et coiffeur Peter King a, lui aussi, eu fort à faire. Pour que les petits porcs du Yorkshire, tout roses, ressemblent à des cochons de la race Gloucestershire Old Spots, il a conçu des dessins au pochoir pour peindre des marques bien précises sur chaque animal.

Cet article est paru dans le Télépro du 19/5/2022