Les origines de la Grande Boucle : la France a plus d’un tour dans son sac !

Maurice Garin, premier vainqueur du Tour de France © Isopix

Ce mardi à 21h10 avec «La Grande saga du Tour de France», France 2 propose une plongée aux origines avant le début de la 109 e édition de la Grande Boucle !

Entre mythe et réalité, entre rire du vainqueur et larmes de souffrance, le bon peuple a besoin de vibrer, de frissonner devant les exploits et les malheurs de ses champions. La France a ainsi su créer son tour de forçats pour en faire un événement sportif incontournable, le plus grand au monde après les Jeux olympiques et la Coupe du Monde de football. Mardi soir, France 2 revient ainsi sur «La Grande saga du Tour de France».

Le tout premier

Montgeron (Essonne) à l’aube du 1 er juillet 1903. Quelques fous du guidon se sont donné rendez-vous devant le bien nommé café Au Réveil Matin pour tenter un exploit dantesque : relier les principales villes françaises en six étapes pour un parcours total de 2.428 km. L’initiative de cette course démentielle revient à deux hommes. Le premier est Henri Desgranges, directeur du journal L’Auto avec, à ses côtés, le journaliste Géo Lefèvre qui a glissé l’idée à l’oreille de son patron.

Leur but est bien sûr d’augmenter le tirage du quotidien qui plafonne aux alentours de 30.000 exemplaires. L’événement doit lui permettre de dépasser tous ses concurrents. La foule se presse à Paris pour acclamer le premier vainqueur, Maurice Garin, qui franchit la dernière ligne à Ville-d’Avray avant d’être reçu avec tous les honneurs au Parc des Princes. Il a plus de trois heures d’avance sur le deuxième. La course se joue au temps (les points apparaîtront dès 1905, suivant la place à l’arrivée de l’étape). Qu’il fasse nuit ou jour, les cyclistes avalent les kilomètres sur des routes cabossées et caillouteuses.

Tricheries au menu

Le succès de cette première édition, qui a réuni au bord des routes près d’un demi-million de spectateurs, encourage à renouveler l’expérience un an plus tard. L’édition 1904 est malheureusement entachée de nombreux incidents. Des participants sont agressés, notamment dans le col de la République (Massif central), les provinciaux ne supportant pas que la plupart des concurrents soient parisiens. Des clous sont jetés sur la chaussée. Des tricheries sont dénoncées, notamment à l’encontre de concurrents qui auraient pris le train pour s’approcher plus rapidement du terme de l’étape. Au final, les quatre premiers du Tour 1904 seront déclassés, faisant dire à Henri Desgranges : «Ce Tour de France aura été le dernier, il sera mort de son succès, des passions aveugles qu’il aura déchaînées.»

Les cols de la passion

Il n’en sera heureusement rien. L’année suivante, le Tour se déroule uniquement en journée et commence à former une véritable boucle enserrant tout le pays, jusqu’aux confins de l’Alsace-Lorraine encore rattachée à l’Allemagne. Pour la première fois, le Ballon d’Alsace est escaladé. Tout un symbole renforcé par le fait que le Tour fera même étape en territoire occupé grâce à l’intervention du comte Ferdinand von Zeppelin, le concepteur du dirigeable qui porte son nom. La montagne, véritable épouvantail pour les coureurs qui doivent les gravir sur des routes de terre truffées d’ornières, est au menu dès 1910, avec les franchissements des premiers cols pyrénéens puis alpins, notamment le Galibier, sans assistance technique ou voitures suiveuses.

Dope en stock

Le dopage fait son apparition dans les années 1920. Une musette qui révèle son contenu en dit long son usage : cocaïne pour les yeux, chloroforme pour les gencives, pommade pour chauffer les genoux, sans compter de nombreuses pilules aux vertus diverses. Ce qui fait dire au coureur qui les détient : «Nous marchons à la dynamite !» 

Cet article est paru dans le Télépro du 23/6/2022

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