Les mythes et la réalité à propos de la Lune

Si la Lune a une influence considérable sur la Terre, l’être humain est trop petit pour en ressentir les effets sur lui-même © Getty Images
Alice Kriescher Journaliste

Dimanche à 15h15 sur France 3, «Thalassa» nous emmène à la découverte du seul satellite naturel de la Terre et de son pouvoir sur nos océans.

Aussi fascinante que mystérieuse, la Lune est l’objet de nombreuses croyances. Qu’elle soit pleine, en croissant, bleue ou rouge, on associe à ses différentes phases des pouvoirs plus ou moins sérieux. Quelle est sa véritable influence ?

Quand la mer monte

L’attraction de la Lune sur les mers est l’un des plus fameux et des plus indiscutables de ses pouvoirs. «La marée est le résultat de l’attraction de la Lune et du Soleil sur la mer, mais également de la rotation de la Terre qui génère une force centrifuge», détaille le magazine Geo. «Cette attraction dite gravitationnelle varie en fonction de la position de la Lune et du Soleil par rapport à la Terre : si ces deux astres sont du même côté ou diamétralement opposés, il y aura une marée haute. S’ils sont situés à 90° l’un de l’autre, ce sera une marée basse.»

Au cours de ce processus, l’astre lunaire ne se limite cependant pas à faire monter ou baisser le niveau de l’eau. Cette mécanique d’attraction déforme aussi la Terre. Une question légitime se pose alors, la Lune a-t-elle un impact sur les tsunamis et tremblements de terre ? «Une certaine influence existe, même si l’effet est très faible, sur les tremblements de terre», explique Michel Van Camp, sismologue à l’Observatoire royal de Belgique, à la RTBF. «On peut constater ainsi une petite variation dans le déclenchement des séismes en fonction des forces de marées.»

Mythes lunaires

Les croyances populaires qui entourent les effets de la Lune sur notre personne sont nombreuses : la pleine Lune empêcherait de dormir et favoriserait les accouchements, ou les ongles et les cheveux pousseraient plus rapidement lorsque cette dernière est en phase montante. En réalité, nous sommes trop petits pour que la Lune ait un quelconque impact sur notre système biologique.

«Pour tout objet qui est trop petit pour s’exposer à cet effet différentiel, l’attraction lunaire ne joue aucun rôle», indique la RTBF. «C’est pourquoi les lacs n’ont pas de marée. Ou que l’eau du corps humain ne s’échappe pas du corps les jours de pleine Lune.»

Concernant le sommeil perturbé, l’explication est simple : «Nous restons des animaux diurnes sensibles à la lumière», commente Matthieu Hein, psychiatre spécialisé dans les troubles du sommeil, à la RTBF. «Il se peut donc que certains individus puissent être affectés par la lumière de la pleine Lune.»

Animaux sous influence

Alors que l’humain semble échapper aux effets lunaires, qu’en est-il des animaux ? Certains de nos amis à écailles adapteraient leur comportement en fonction des mutations de l’astre nocturne. «Divers animaux marins, comme les oursins ou le concombre de mer, ont des comportements reproductifs (dépôt ou éclosion des œufs) liés aux marées», explique Yaël Nazé, astronome à l’Institut d’astrophysique et de géophysique de l’Université de Liège, dans les pages du Point. «En fait, diverses expériences en laboratoire ont même permis de montrer que certains animaux marins possèdent une horloge interne liée à la Lune – leur « app » personnelle pour avoir l’horaire des marées !»

Super marée

Lorsque le Soleil et la Lune s’alignent, les marées sont à couper le souffle. Le 21 mars 2015, au moment de l’équinoxe de printemps dans notre hémisphère nord, la première «super» marée du 3e millénaire, événement qui a lieu environ tous les dix-huit ans, s’est produite.

Chez nos voisins français, l’ampleur d’une marée est indiquée par un coefficient compris entre 20 et 120. Ce jour de mars 2015, le coefficient de la marée en baie du Mont-Saint-Michel était de 119. «La différence de niveau entre la pleine mer et la basse mer (l’on parle de « marnage ») était de 14 mètres de haut, soit la hauteur d’un immeuble de quatre étages !», relate le magazine Sciences et Avenir.

Cet article est paru dans le Télépro du 27/10/2022

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