Les malheurs de Sissi

La vraie vie de l’impératrice Sissi n’a rien d’une histoire romantique. À découvrir samedi à 20h50 sur Arte.

Élisabeth grandit dans la campagne bavaroise, auprès d’un père fantasque qui lui donne une éducation très libre. Elle appartient pourtant à une famille de la haute noblesse. Son cousin germain n’est autre que François-Joseph, empereur d’Autriche. Leurs mères sont sœurs.

Et elles ont décidé de marier leurs enfants : François-Joseph doit épouser Hélène, la sœur aînée d’Élisabeth. Mais le jour où ses cousines lui sont présentées, le jeune Empereur tombe amoureux fou de la cadette, que l’on surnomme Sissi. Le mariage doit être postposé de quelques mois parce que la jeune fille n’est pas encore nubile. Elle écrira plus tard : «Enfant de 15 ans, j’ai été vendue…».

Élisabeth n’est pas l’espiègle demoiselle que montre le cinéma. Elle subit son sort. Le 24 avril 1854, en épousant François-Joseph, elle devient impératrice d’Autriche. Elle a 16 ans et le devoir de donner rapidement des héritiers à son époux. Sissi aura quatre enfants, les deux premiers avant l’âge de 18 ans.

Comme le racontent les films, elle ne supporte ni le protocole de la cour ni l’omniprésence de sa belle-mère qui s’approprie ses enfants. Mais dans la vraie vie, Sissi ne parvient pas à infléchir le cours des choses… Elle sombre alors dans une interminable mélancolie, aggravée par le décès de son aînée, Sophie, emportée par la rougeole à l’âge de 2 ans.

Anorexique et cocaïnomane

François-Joseph n’est pas le doux Franz du film. D’autant que sa femme refuse de tenir son rôle d’impératrice. À part en Hongrie, Sissi refuse d’apparaître aux côtés de son époux lors d’événements officiels ou d’aller à la rencontre du peuple. Ce comportement la rend très vite impopulaire. Tant à la cour, où l’on estime qu’elle manque à ses devoirs, que parmi la population qui la trouve méprisante. P

our échapper à cette atmosphère délétère, Sissi préfère s’exiler. Elle passera de longs mois à Madère, puis sur l’île grecque de Corfou où elle se fait construire un palais. Elle invoque des problèmes de santé. Il est vrai qu’en plus de son état dépressif désormais soigné à la cocaïne, elle souffre de neurasthénie. On parlerait aujourd’hui d’anorexie.

L’impératrice s’impose en effet un régime draconien pour que son tour de taille ne dépasse pas 50 centimètres… À cela s’ajoutent bien des malheurs : du décès de sa sœur, brûlée vive dans l’incendie du Bazar de la Charité, au suicide à Mayerling de son unique fils, le prince Rodolphe. Sissi mourra comme elle a vécu : poignardée en plein cœur, à Genève, en 1898, par un anarchiste italien. 

Sissi et la Belgique

Le destin de Sissi a croisé celui de la Famille royale belge. D’abord par son beau-frère, Maximilien de Habsbourg, qui épouse en 1857 la fille de Léopold I er , Charlotte. Maximilien et Charlotte deviendront empereur et impératrice du Mexique. Lui sera exécuté sur place, elle rentrera folle.

Ensuite, c’est l’unique fils de Sissi, Rodolphe, héritier au trône d’Autriche-Hongrie, qui épouse en 1881 l’une des filles de Léopold II : Stéphanie. Le couple sera malheureux, Rodolphe se suicidera avec sa maîtresse à Mayerling. En 1876, Sissi avait par ailleurs accepté d’être la marraine de la fille de son frère, son homonyme : Élisabeth de Wittelsbach, duchesse en Bavière. Cette petite Élisabeth épousera un jour Albert de Belgique et deviendra la troisième reine des Belges.

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