Les Galápagos, sauvages et menacées
Au large de l’Équateur, l’archipel des Galápagos est un modèle de biodiversité, source d’inspiration de Charles Darwin et de sa théorie de l’évolution. Ce dimanche à 20h35 sur La Une, «Le Jardin extraordinaire» nous emmène pour un superbe voyage.
Dans l’océan Pacifique, l’archipel est longtemps resté coupé du monde. Découvert en 1535 par un vaisseau espagnol à la dérive, il a été colonisé dans les années 1800. Ses habitants, souvent des espèces uniques, ont adopté des formes surprenantes : les lézards sont devenus marins, les cormorans ne volent plus, les crabes affichent des pattes rouges et bleues… Côté flore, l’archipel a développé, entre autres, ses propres espèces de coton, tomate et poivron.
Un paradis en péril
Aujourd’hui, les Galápagos sont particulièrement touchées par les bouleversements climatiques, comme en témoigne le documentaire du «Jardin extraordinaire», «Galápagos : l’archipel merveilleux», dimanche soir sur La Une. Pendant le phénomène El Niño, la hausse de la température de l’océan menace les créatures marines, au contraire de la Niña dont la sécheresse met en danger les espèces terrestres. En prime, les îles sont victimes de surpêche, de braconnage, du tourisme de masse et d’une mauvaise gestion des déchets.
De paisibles tortues géantes
Les tortues géantes terrestres occupent l’archipel depuis des siècles. Les scientifiques se demandent toujours comment elles y sont arrivées. En effet, ces îles n’ont jamais été rattachées au continent, mais proviennent d’un plateau volcanique immergé par 1.250 mètres de fond dont les roches se sont enfoncées lentement, créant l’archipel. Peut-être descendent-elles toutes d’un animal terrestre qui, tombé à la mer, aurait survécu…
Sur chacune des îles où elles évoluent encore, ces tortues ont développé de légères particularités morphologiques. Certaines pèsent jusqu’à 200 kilos et peuvent atteindre une longueur de 122 cm. Leur très long cou peut se mouvoir dans tous les sens pour rechercher de nourriture ou pour se débarrasser de tiques et parasites. Effrayées, elles le replient illico, à l’image d’un accordéon ! Protégées par des programmes de conservation, elles sont vingt mille et représentent onze sous-espèces.
Les iguanes marins, super-héros
Symboles de l’archipel et seuls lézards aquatiques au monde, les imposants iguanes marins aux crêtes de punks vivent sur les blocs de lave et côtoient des hordes de lions de mer. La sélection naturelle les a contraints à affronter l’océan, en quête d’algues, principales sources d’alimentation. Ils peuvent retenir leur souffle pendant près d’une heure sous l’eau. Depuis quinze ans, victime de la pollution, l’espèce pourtant si robuste perd des milliers de membres. Car même s’il est capable de survivre deux semaines sans nourriture, l’iguane marin ne se reproduit que tous les deux ans. Et sa progéniture ne rattrape pas ses disparus.
Les pinsons malmenés de Darwin
En 1835, Charles Darwin observe les pinsons qui porteront son nom (bien qu’ils appartiennent à la famille des passereaux) sur l’île de San Cristobal. Le naturaliste constata que les oiseaux des différentes îles avaient des becs de formes et de tailles différentes selon le type de nourriture du lieu où ils se trouvaient.
À cause d’une mouche invasive, la Philornis downsi, la population des pinsons décline et ne dépasse plus les 1.700 membres. La mouche dépose ses larves dans leurs nids. Ces larves se nourrissent ensuite du sang des oisillons dans l’œuf jusqu’à dessèchement.
Des cormorans démasqués
Aux Galápagos, les cormorans aux ailes atrophiées ont développé une grande habileté à plonger sous l’eau et sont d’excellents nageurs. Ils sont les seuls parmi les quarante espèces recensées à ne pas voler.
En séquençant leur ADN et celui de congénères vivant ailleurs, des chercheurs ont découvert des variations génétiques à l’origine de l’atrophie des ailes. Cela conforte la théorie de l’évolution par la sélection naturelle de Darwin. Selon lui, la perte de capacité de voler des cormorans avait entraîné une sélection relâchée en raison de l’absence de prédateurs et donné lieu à une sélection positive.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 7/5/2020
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