Les drôles de zèbres de l’arche de Noé moderne
L’incroyable histoire de 300 juifs cachés au zoo de Varsovie est racontée dans «La Femme du gardien de zoo», lundi à 20.25 sur La Une. Une épopée abracadabrante et héroïque.
Témoignage d’une survivante : «Avec une modestie exceptionnelle et sans aucun intérêt personnel, le docteur Zabinski, s’est occupé du sort de ses fournisseurs juifs d’avant-guerre, de différentes connaissances ainsi que d’inconnus.» Souvenir d’un autre survivant : «Je me rappelle comment je restais accroupi sous un banc en béton à la cave et gardais la main sur la bouche de ma sœur pour l’empêcher de pleurer.» Interview de Jan Zabinski : «Je n’appartiens à aucun parti, et aucun programme de parti n’a été mon guide pendant l’Occupation… Je suis un Polonais – un démocrate.» Pendant la Seconde Guerre mondiale, lui et son épouse Antonina ont sauvé 300 juifs en les cachant dans un lieu improbable : le zoo de Varsovie, dont ils étaient responsables.
La campagne de Pologne
Septembre 1939. Image symbolique : les soldats de la Wehrmacht arrachent la barrière qui marque la frontière entre l’Allemagne nazie et la Pologne. La guerre commence. Même époque, images presque anecdotiques : dans Varsovie, écrasée sous les bombes, des chameaux et des lamas dans les rues, des aigles dans le ciel, des phoques dans les eaux de la Vistule. Le zoo de Jan et Antonina Zabinski n’a pas échappé aux affres de la guerre, il s’est vidé de ses pensionnaires tués par les explosions, disparus dans la nature ou emmenés par l’occupant. Zoologiste, Jan est également ingénieur agronome. Sous le couvert de vérifier l’état des arbres et des parcs, il est autorisé à entrer dans le ghetto de la capitale polonaise. Les nazis y ont cantonné des dizaines de milliers de juifs. Parmi eux, d’anciens fournisseurs du zoo. Ce sont eux que le scientifique rencontre en premier lieu. C’est par eux qu’il va entamer son incroyable opération de sauvetage.
Sur un air d’opérette
L’objectif de Jan et Antonina Zabinski : faire sortir un maximum de juifs du ghetto, les cacher le temps de leur obtenir des papiers et un lieu de refuge permanent et leur faire quitter Varsovie. Pour réussir cette entreprise, ils partent d’un proverbe polonais : c’est sous le lampadaire qu’il fait toujours le plus sombre. «Mon père a su qu’il ne viendrait jamais à l’idée des Allemands qu’autant de gens puissent se cacher dans un endroit pareil, avec des fenêtres ouvertes et pas de rideau», raconte Teresa, la fille du couple, dans une interview à l’Agence France Presse. Jan et Antonina n’utilisent pas que leur maison, son sous-sol et ses placards à double-fond. Quand des militaires approchaient, Antonina jouait au piano un air de l’opérette «La Belle Hélène», d’Offenbach. Le temps pour les clandestins de s’engouffrer dans les galeries menant au zoo, à son réseau de souterrains et aux cages désormais vides.
Pour découvrir la suite de cet article, rendez-vous dans le Télépro du 20 août 2020.
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