Les cachalots : sociables et intellos !
Ces majestueux titans des océans ont le cerveau le plus volumineux de tous les animaux. Diabolisés par le célèbre roman d’Herman Melville « Moby-Dick » (1851), ils ont pourtant des attitudes sociales, familiales et langagières proches de celles des humains ! Ce lundi à 21h05, France 5 diffuse « Thalassa, aventures extrêmes » – « Le monde secret des cachalots ».
Les déplacements des cachalots sont stupéfiants. Ils peuvent plonger jusqu’à 1.000 mètres de profondeur (le record est de 2.800 mètres) et l’atteindre à une vitesse de 168 mètres à la minute, puis rester immergés plus d’une heure sans respirer. Une protéine, la myoglobine, contenue dans leurs muscles, retient l’oxygène jusqu’à ce que ces derniers en aient besoin, leur permettant ainsi de ne pas être en permanence tributaires de l’air frais. Cette protéine qui se coagule vite chez d’autres animaux a ici une structure moléculaire capable d’éviter la coagulation. Grâce à ce don de la nature, les cétacés peuvent se cacher longtemps et profondément. Ce qui était jadis pratique pour échapper aux baleiniers chasseurs.
Ne pas parler pour ne rien dire !
Ces cétacés au comportement grégaire peuvent peser jusqu’à 45 tonnes et leur cerveau jusqu’à 9 kilos. Plus d’un tiers de la longueur de leur corps est occupé par leur tête. Dans celle-ci, on trouve du spermaceti (lire plus loin), huile autrefois prisée notamment par l’industrie cosmétique avant l’interdiction de la chasse, mais aussi des neurones qui permettent aux cachalots d’avoir un langage sophistiqué. À l’aide de balises acoustiques et d’algorithmes, les chercheurs ont découvert leur alphabet phonétique composé d’un immense éventail de bruits subtils et distincts, sous forme de « clics », de sifflements et de bourdonnements. Modulé selon la situation et le sujet de « conversation », ce « langage » leur permet de communiquer en cas de danger, durant la pêche au calamar, l’un de leurs mets favoris, ou de bavarder avec famille ou copains ! Notamment les femelles, qui se font souvent des amies pour la vie.
Un pour tous, tous pour un
Espèces très solidaires, les cachalots veillent sur les membres vulnérables de leur communauté, comme leurs congénères blessés, malades, âgés (ils peuvent vivre jusqu’à 70 ans) ou très jeunes. Et en cas de péril imminent, ils se rassemblent en formant une rosace, leurs têtes orientées vers celui qu’il faut protéger, et leurs nageoires tournées vers l’extérieur du cercle. Une bonne stratégie quand surviennent leurs ennemis et prédateurs dont les requins, les orques et les globicéphales. Si l’attaque a lieu en profondeur, dans un milieu obscurci par le manque de lumière de surface, les cétacés ont recours à l’écholocation : des sons assez forts se propageant dans l’eau et produisant un écho afin de savoir où se trouvent les autres.
Crèches et nourrices
La sociabilité chez les cachalots est telle qu’ils mettent en place des sortes de garderies pour leurs bébés quand le reste du groupe part à la recherche de nourriture en dessous de 600 mètres, limite pour les plus petits peu aguerris en plongée. Afin de protéger les « bambins » contre tout prédateur, mais aussi pour subvenir à leurs besoins, des femelles adultes se relaient auprès de leur propre progéniture et également celle des autres, se rendant disponibles à tout moment pour allaiter.
Cibles commerciales
Dans leur tête, les cachalots produisent du spermaceti, substance huileuse et cristalline aux nombreuses vertus, appelée aussi « blanc de baleine ». Durant près de deux cents ans, les pêcheurs ont poursuivi et tué les cétacés afin d’extraire cette huile rare qui pouvait à la fois servir de carburant, d’ingrédient efficace dans des crèmes de beauté, dans des savons et des bougies. La Commission baleinière internationale a mis fin à ce commerce ainsi qu’à la chasse aux cachalots et aux baleines en 1988.
Cet article est paru dans le Télépro du 26/9/2024
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