Les Aurores boréales en mettent plein les yeux

Les couleurs varient en fonction des gaz de l'atmosphère © Getty
Aurélie Bronckaers
Aurélie Bronckaers Journaliste

Étincelants et majestueux, ces phénomènes célestes fascinent par leur beauté.

Selon les scientifiques, les aurores boréales sont «provoquées par l’interaction entre les particules chargées du vent solaire – un flux de plasma constitué essentiellement d’ions et d’électrons – et la haute atmosphère». Ces phénomènes lumineux se produisent à plus de 100 km du sol et sont principalement visibles dans la région du pôle magnétique nord où leurs beautés inégalables séduisent de nombreux touristes. De l’Antiquité jusqu’à nos jours, les aurores boréales captivent scientifiques et amateurs.

Mythes et légendes

Considérées comme des serpents ou des dragons dans l’Antiquité, associées au sang et à la guerre au Moyen Âge, elles ont souvent été perçues comme de mauvais présages. Nos ancêtres tentent de leur donner un sens. Elles inspirent de nombreux récits. En Finlande, les aurores boréales sont appelées «revontulet». Ce terme peut se traduire par «queue de renard rouge» ou «les feux du renard». Son origine est tirée d’un mythe finlandais voulant que les renards polaires produisent les aurores. Ces phénomènes célestes sont aussi considérés comme «l’ultime souffle de braves soldats morts l’épée à la main» et assimilés au Bilfröst, un arc-en-ciel faisant office de pont entre le Ciel et la Terre. Les mythes autour des aurores boréales sont plus macabres en Irlande, Norvège et Groenland. Pour le peuple irlandais, si «les aurores soulageaient la douleur de l’enfantement, les femmes enceintes ne devaient pas les regarder directement, sans quoi leur enfant naîtrait avec les yeux qui louchent». Les Norvégiens y voyaient les âmes des vieilles filles dansant au Paradis. Tandis que les Groenlandais pensaient qu’elles étaient l’esprit des enfants morts en couche.

La «chasse»

Sauf exception, les aurores boréales ne sont visibles que dans les régions du Grand Nord ou dans certains pays européens comme la Norvège, la Finlande, la Suède et l’Islande. Il est impossible d’être sûr à 100 % d’en apercevoir. Des moments sont toutefois propices. La saison des aurores boréales s’étend de septembre à mars. En effet, il est plus facile de contempler ces lumières lorsque les nuits sont plus longues. Entre 17 h et 2 h du matin, elles surviennent souvent sans crier gare. Le spectacle dure en moyenne 15 à 30 minutes et est toujours différent. Ses formes et couleurs varient selon l’intensité du vent solaire, l’altitude et les atomes qui le constituent. Il peut prendre la forme d’une couronne, d’un voile plus ou moins long, d’un arc homogène ou rayé. Les couleurs varient selon les gaz qui se trouvent dans l’atmosphère (l’azote pour le bleu, le rouge et le violet, l’oxygène pour le vert), de la densité de celle-ci, de l’altitude de formation et de la quantité d’énergie en cause. Sur smartphone, de nombreuses applications permettent de surveiller l’activité géomagnétique. My Aurora Forecast suggère ainsi les meilleurs endroits pour observer des aurores boréales, les probabilités qu’elles apparaissent et des informations sur des visites guidées.

Un danger ?

Si ces phénomènes n’ont aucune incidence sur les personnes qui les observent, ils peuvent néanmoins avoir des effets néfastes dus aux particules chargées électriquement. Samedi soir, Arte propose ainsi le documentaire «Aurores boréales – Des lumières fascinantes mais menaçantes» qui s’intéresse, entre autres, à leurs conséquences. Ils influenceraient le comportement des animaux, bouleverseraient des infrastructures comme les satellites et les lignes à haute tension, et paralyseraient les réseaux de télécommunications…

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