Les 4 vérités sur la 5G
La nouvelle technologie a ses partisans, mais aussi de nombreux détracteurs. En Belgique, elle sera là en 2021. Lundi à 17h10 sur Arte, «Xenius» s’interroge : quels risques se cachent derrière le déploiement de la 5G, nouvelle norme de réseau mobile portée par le Chinois Huawei ?
«Au village, sans prétention, j’ai mauvaise réputation. Qu’je m’démène ou qu’je reste coi, je pass’ pour un je-ne-sais-quoi !»
Comme le personnage de la chanson de Brassens, la 5G a mauvaise réputation. Si le début du premier couplet écrit en 1952 par le poète de Sète lui va comme un gant, c’est par la suite que cela se gâte. «Je ne fais pourtant de tort à personne» : appliquée à la 5G, beaucoup sont loin de partager ces paroles. Risques de maladies ? Ondes dangereuses pour la santé ? Les critiques sont nombreuses. Mais au fond, la 5G, c’est quoi ?
Plus vite, plus vite !
Accrochez-vous : si vous n’êtes pas spécialiste de la question, nous allons tenter de faire court et clair… mais quand même… La 5G, c’est la cinquième génération des standards de téléphonie mobile. Selon les spécialistes, elle favorisera la transformation numérique de la société dans les années à venir.
Avec la 5G, les débits sont dix fois plus importants qu’avec la 4G (la génération précédente…). Le réseau permet donc d’accélérer les transferts de données dans des délais dix fois plus courts. Comme tout va plus vite, les batteries sont moins sollicitées et donc moins énergivores.
Ce n’est pas fini ! La 5G permet de connecter plus de monde en même temps. Et favorise l’interconnexion des objets du quotidien et des machines industrielles via Internet. L’Internet des objets (IOT) – voitures autonomes, électroménagers haute technologie, capteurs déclenchant l’arrosage de cultures… – est considéré comme la troisième évolution de l’Internet, soit le Web 3.0.
Le marché est énorme
Selon le site Les investisseurs.com, le marché est estimé à plus de 251 milliards de dollars : une nouvelle révolution industrielle.
Alors que demande le peuple ? C’est très simple : des garanties pour sa santé. À quoi servirait-il en effet de porter un pyjama connecté si les informations sur ma santé envoyées via Internet servent juste à constater que trop d’ondes me traversent et qu’en tant que personne « électro-sensible», c’est tout, sauf bon pour moi ? Or, c’est le principal inconvénient de la 5G, celui que tous ses détracteurs montrent du doigt : l’impact sur la santé.
Pour que le pays soit bien couvert et que les avantages profitent à tout le monde, il faut multiplier le nombre d’antennes, disent-ils. D’autant que la portée des ondes utilisées pour la 5G est plus courte et plus vite arrêtée par des obstacles. «Multiplier les antennes, c’est multiplier les ondes», écrit sur son blog l’opérateur mobile français Prixtel.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) se veut toutefois rassurante sur ce point et affirme «… qu’il n’existe pas de preuve scientifique d’un risque avéré pour la santé lorsque l’exposition aux ondes radio est inférieure aux seuils recommandés».
Chez nous
En Belgique, le porte-parole de Proximus retape sur le clou en déclarant récemment dans les colonnes du Soir : «En Région wallonne, les normes sont cinquante fois plus strictes que celles préconisées par l’OMS.» Le débat fait rage.
Aux côtés des préoccupations liées à la santé, certains brandissent le spectre de l’insécurité du réseau, d’autres l’inconvénient qu’il faudra acheter un nouveau téléphone compatible… Des adeptes de la théorie du complot vont jusqu’à affirmer que la 5G aurait eu un rôle dans la propagation du coronavirus…
Cela étant dit, nous ne devrions pas en disposer de manière globale avant l’année prochaine. D’ici là, on risque encore d’en parler. Comme le chantait Brassens : «Sauf les muets, ça va de soi.»
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 21/5/2020
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