L’énergie des maisons passives
Une maison passive est tellement bien isolée qu’elle n’a pratiquement pas besoin de chauffage.
Imaginez une demeure que vous pourriez chauffer confortablement pour une centaine d’euros par an… Oui, ça existe : ce sont les maisons dites «passives». Des constructions dotées d’une excellente isolation thermique pour une faible consommation énergétique.
Ce mercredi à 17h15 sur Arte, le magazine «Xenius» s’intéresse aux maisons passives. Ce sont les maisons de l’avenir, mais elles sont encore rares : à ce jour, en Belgique, seules 376 maisons unifamiliales ont été certifiées passives.
La cata des PEB
Peut-être l’avez-vous remarqué en jetant un œil sur les annonces immobilières : la mention du PEB est désormais obligatoire. Le PEB indique la performance énergétique d’un bâtiment. Il se décline en sept notes, de A (en vert) à G (en rouge). Les bâtiments classés A consomment moins de 45 kWh par m2 par an. Ceux crédités d’un G en consomment plus de 345…
En Wallonie, près d’une maison sur deux (44 %) obtient la plus mauvaise note. Moins de 1 % des constructions peuvent se targuer d’avoir un A. Pas étonnant : notre parc immobilier est ancien et pendant longtemps, on ne s’est guère soucié de l’isoler. Du coup, on a beau chauffer nos maisons à grands frais, la chaleur ne tarde pas à s’échapper par les murs, les fenêtres ou le toit. On voit cela les jours de neige. Alors que tout est blanc, certains toits semblent échapper à l’emprise de la poudreuse. Pourquoi ? Parce qu’elle a fondu sous la chaleur qui se dégage de la maison…
Parfaitement étanche
De toute l’énergie consommée dans un logement, 80 % sont consacrés au chauffage. Pour réduire la facture énergétique, voilà une trentaine d’années que les bâtiments sont de mieux en mieux isolés. C’est ainsi que sont apparues les premières maisons basse énergie, puis les maisons passives. Le concept est né en Allemagne après le choc pétrolier des années 1970, mais il a fallu attendre 2008 pour qu’une première maison passive soit certifiée en Belgique.
Dans une habitation de ce type, la consommation du chauffage doit être inférieure à 15 kWh/m2/an. Au prix actuel du mazout, comptez 46 € sur l’année pour chauffer une maison de 100 m2. Comment est-ce possible ? D’abord par des choix architecturaux intelligents : la maison est compacte et orientée pour profiter au mieux du soleil. Ensuite et surtout par une isolation optimale pour éviter toute perte d’énergie par infiltration ou exfiltration d’air. Murs, toits, planchers, portes et vitrages… tout doit être parfaitement étanche. Un système de ventilation est évidemment prévu pour assurer la qualité de l’air ambiant.
Énergie positive
Pour obtenir la certification, une maison passive doit répondre à une série de critères techniques stricts. C’est d’autant plus complexe qu’ils sont en perpétuelle évolution. Deux nouveaux labels de certification ont vu le jour au 1er janvier 2020. À côté du label passif classique, il existe désormais un label Plus et un Premium. Dans le premier, la maison doit compenser ses consommations d’énergie par une autoproduction d’énergie renouvelable. Via des panneaux photovoltaïques, par exemple. On parle dans ce cas de maison «zéro énergie». Pour obtenir le label Premium, une maison doit produire plus d’énergie qu’elle n’en consomme. C’est ce qu’on appelle «une maison à énergie positive». Et c’est la maison du futur…
Combien ça coûte ?
Même si certains constructeurs s’en défendent, on estime qu’une construction passive coûte 20 % plus cher qu’une construction traditionnelle. Pour vous encourager à construire (ou rénover) en mode passif malgré cette différence de prix, les Régions octroient des primes et le Fédéral une réduction d’impôts. Mais c’est sur l’usage à long terme que votre investissement sera payant : une maison passive consomme en moyenne 75 % de moins qu’une maison classique.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 28/5/2020
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