Le vrai Norman Bates, portrait d’un psycho killer

Anthony Perkins et le vrai "Norman Bates", Ed Gein © RTBF/Zed - Getty Images
Alice Kriescher Journaliste

Ce dimanche à 20h30, un documentaire de La Trois revient sur les origines de Norman Bates, assassin iconique de «Psychose» d’Alfred Hitchcock, sorti en 1960.

Il est l’un des personnages cultes du cinéma. Norman Bates, homme a priori sans histoire, vivant à côté du motel dont il est propriétaire, est en réalité un tueur fou. D’abord décrit par Robert Bloch dans son roman «Psychose» – dont est inspiré le long métrage éponyme d’Hitchcock -, Norman trouve son origine dans la biographie d’un tueur bien réel : Ed Gein.

Insoupçonnable

Le 16 novembre 1957, la tranquille bourgade de Plainfield (Wisconsin) est sous le choc. Il se murmure que l’un de ses habitants a été arrêté pour avoir commis des crimes abjects : nécrophilie, meurtres et dépeçage de cadavres. L’auteur : Ed Gein, considéré par sa communauté comme un vieux garçon solitaire, certes atypique, mais serviable.

C’est la disparition de la quincaillère du coin, Bernice Worden, qui a mis la puce à l’oreille des autorités. Il est le dernier client à être entré dans son magasin avant qu’elle ne se volatilise. Lors de son interrogatoire, Ed semble paniqué et ses propos sont incohérents. Il n’en faut pas plus pour perquisitionner son domicile.

«La police y retrouve Bernice pendue par les pieds, décapitée et étripée comme un animal», raconte Raphaëlle Raux-Moreau, sur Allociné. D’autres macabres découvertes suivent : un fauteuil fait de lambeaux de peaux ou des bols confectionnés avec des crânes de cadavres volés. La tête d’une autre femme, disparue trois ans plus tôt, fait aussi partie de l’inventaire. Déclaré inapte, Ed échoue dans un hôpital psychiatrique.

De Ed à Norman

«Le boucher de Plainfield» défraye la chronique. Du petit lait pour l’auteur de thrillers, Robert Bloch, qui habite à moins de 50 km de là. Comment devient-on un tel monstre ? Bloch se plonge dans l’histoire d’Ed pour trouver la réponse et crée Norman Bates.

Une part de la monstruosité de Gein trouve sa source dans un passé traumatisant, entre un père alcoolique et une mère abusive, fanatique religieuse. «Augusta Gein domine et humilie à tour de bras, apprenant même à ses fils que les femmes sont des pécheresses et que le monde est bourré d’immoralités», poursuit Raux-Moreau.

À la fois apeuré et obsédé par sa mère, Ed, tout comme son alter ego fictif, perd pied lorsque celle-ci décède. Pour la ressusciter, il s’adonne à des incantations devant sa tombe, porte ses vêtements et déterre des corps de femmes. «Selon les psychiatres qui l’ont évalué après son arrestation, sa déroute aurait pris sa forme maximale en quelques années après ce décès. Son déséquilibre mental aurait débouché sur une psychose.» À sa mort, en 1984, Ed Gein est enterré aux côtés de sa mère…

Le saviez-vous ?

Ed Gein a inspiré le personnage de Leatherface dans «Massacre à la tronçonneuse» (1974) et du tueur Bufallo Bill dans «Le Silence des agneaux» (1991).

Cet article est paru dans le Télépro du 28/7/2022

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