Le vrai/faux du Fort Boyard
Mercredi à 21h05 sur France 3, «La Carte aux trésors» survole le littoral de la Charente-Maritime, passant notamment par le Fort Boyard. Testez-vous sur l’odyssée de ce colosse des mers, avec ces cinq infos/intox !
Bâti sur un banc de sable
Vrai. En 1666, Louis XIV inaugure l’Arsenal de Rochefort, destiné à construire ses vaisseaux de guerre. Afin de le protéger, des canons sont disposés sur les côtes des îles qui entourent l’embouchure de la Charente : Oléron, Aix et la presqu’île de Fouras. Mais leur portée est insuffisante. Entre Aix et Oléron, un espace doit être protégé des incursions anglaises : un fort doit être construit sur le banc de sable «Longe de Boyard». L’architecte militaire Vauban est appelé à la rescousse. Mais après quelques relevés, sa présentation du projet à Louis XIV est sans appel : «Sire, il serait plus facile de saisir la Lune avec les dents que de tenter en cet endroit pareille besogne»…
Une construction éclair
Faux. Bâtir le fort prendra plus d’un demi-siècle ! Il faut attendre 1801 et Bonaparte pour qu’un projet soit enfin approuvé. Les travaux commencent avec la construction d’un camp de base sur l’île d’Oléron, le futur village de Boyardville. Vers 1804, le premier rocher est posé. La construction du fort est ensuite une longue débâcle. Entre le manque de moyens, les tempêtes et les mutineries, Napoléon doit revoir ses plans : le fort ne fera pas 80 mètres sur 40 mais 40 sur 20. En 1809, les travaux sont à nouveau suspendus en raison de la bataille des brulôts d’Aix : des navires chargés d’explosifs ravagent la flotte française.
Un fort devenu prison
Vrai. Le fort est alors abandonné trente ans avant que les travaux ne reprennent vers 1842. Tout au long des années 1850, il élève ses 20 m de hauteur, jusqu’à 27 m avec la vigie. Le 6 février 1866, le procès-verbal d’achèvement est signé. Mais depuis le lancement du projet, les nouveaux canons des îles sont plus performants, rendant le rôle protecteur du fort inutile. Il devient alors prison vers 1870 et accueille 300 condamnés. Les derniers prisonniers partis en 1872, le fort mène une vie paisible, quoique délaissé, malgré deux Guerres mondiales et un tremblement de terre.
Propriété belge
Vrai. Trop encombrant, le fort abandonné durant quatre-vingts ans est lâché par le ministère des Armées qui s’en sépare avec une mise à prix de… 7.500 francs (soit 1.100 €) ! En 1962, Éric Aerts, un dentiste belge, remporte les enchères avec 28.000 francs (4.300 €). Mais ce compatriote ne sait que faire de son imposante propriété privée. Après quelques expéditions «camping», il laisse le géant se dégrader puis le remet en vente en 1988. La société de production de jeux télé de Jacques Antoine met alors la main sur le fort contre 1,5 million de francs (229.000 €).
Au ciné avant la télé
Vrai. Avant d’être le rendez-vous télé familial de l’été, le Fort Boyard était déjà apparu à l’écran. En 1966, Robert Enrico y pose ses caméras pour le film «Les Aventuriers», avec Alain Delon et Lino Ventura ! En 1981, Philippe de Dieuleveult saute d’un hélicoptère en pleine mer pour trouver, dans le Fort, la solution d’une énigme de «La Chasse au trésor», jeu télé produit par Jacques Antoine. Ce dernier s’en souvient lorsqu’il imagine plus tard sa course aux clés du Fort dont il a l’exclusivité d’exploitation. Ce droit lui est assuré par le Conseil général de Charente-Maritime qui a entretemps racheté l’édifice pour 1 franc symbolique, tout en s’engageant à le restaurer et l’entretenir. Après rénovation, le 30 juin 1990, l’enregistrement de la première émission des «Clés du Fort Boyard» a lieu. Renommée «Fort Boyard» dès la saison 2, l’émission en compte désormais 31 et pas moins de 34 pays ont enregistré leur version en Charente-Maritime !
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 23/7/2020
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