Le sable, une denrée rare

Les dessous des plages © RTL Belgium
Stéphanie Breuer Journaliste

Troisième ressource naturelle la plus exploitée après l’air et l’eau, le sable est en voie de disparition. Ce jeudi à 19h50 sur RTL-TVI, «Tout s’explique» lui est consacré.

D’où vient le sable ?

Le sable des plages est appelé, en géologie, une roche sédimentaire détritique (c’est-à-dire composée d’au moins 50 % de débris). La taille d’un grain de sable est comprise entre 0,063 mm et 2 mm. Au-delà, il s’agit de gravier et en-deçà, de silt, puis d’argile. Les grains de sable sont issus de l’érosion des roches. Au fil des ans, celles-ci sont «cassées» en plus ou moins gros débris sous l’action de l’eau, du vent et de la température. Ces derniers sont ensuite transportés par les rivières, les fleuves ou les vents jusqu’à s’accumuler sur les plages. Plus le sédiment est petit, plus il va loin. Certains sables sont d’origine volcanique – c’est le cas des sables noirs comme à Hawaï par exemple – d’autres sont d’origine organique, comme les sables blancs composés de fragments de coraux, de coquillages et de squelettes d’animaux morts.

Bientôt en pénurie ?

Si, pour la plupart d’entre nous, le sable évoque d’abord les plages de nos vacances, il est pourtant présent partout dans notre quotidien. Matériau de construction indispensable (le béton est composé de deux tiers de sable), il est aussi utilisé dans la fabrication des panneaux solaires, du verre, des puces électroniques, du dentifrice et même dans les fioles contenant les vaccins contre le covid-19 ! Chaque année, entre 40 et 50 milliards de tonnes de sable sont extraites dans le monde. Cet or jaune en grains est la troisième ressource la plus utilisée après l’air et l’eau, et avant le pétrole et le gaz. Or, le sable n’est ni renouvelable, ni inépuisable. Le sable des déserts étant trop fin et trop lisse (raison pour laquelle Dubaï doit importer son sable), l’extraction concerne les sablières et, bien sûr, les rivières, les plages et les fonds marins. Résultat : les plages disparaissent et les terres reculent. Les conséquences sont désastreuses pour le tourisme, la faune (le sable est un lieu de biodiversité) et l’agriculture (sans le sable qui constitue une barrière naturelle, l’eau de mer s’infiltre dans les nappes phréatiques).

Palette de couleurs

Si la mer peut arborer des teintes différentes selon les régions du globe, il en va de même pour les plages de sable. Celles de sable blond et brun sont les plus communes, tandis que celles de sable noir peuvent dérouter et celles de sable blanc faire rêver. À Hawaï, Papakôlea Beach est l’une des rares plages de sable vert du monde, les autres étant situées en Guyane, en Norvège et aux îles Galápagos. La couleur verte s’explique par la présence de l’olivine, une pierre volcanique. Toujours à Hawaï, la plage de Kaihalulu, située sur l’île de Maui, est composée de sable rouge. La couleur est due à l’érosion de la colline ferrugineuse qui borde l’océan. Enfin, quelques plages à travers le monde présentent du sable rose grâce à la présence du corail, comme sur l’île de Komodo, en Indonésie.

Plages insolites

La couleur du sable n’est pas le seul élément pour donner à une plage son caractère insolite. Ainsi, sur l’île de Groix, en Bretagne, se trouve l’unique plage convexe d’Europe. En lieu et place du traditionnel arc de cercle, la plage des Grands Sables s’avance dans la mer sous l’effet de deux courants marins de directions opposées. Sur l’archipel australien de Whitsunday, la plage de Whitehaven, d’un blanc éclatant, est considérée comme l’une des plus pures du monde. Contenant une très grande quantité de silice, qui ne retient pas la chaleur, elle permet de se promener sous le soleil sans se brûler les pieds. En Californie, à Fort Bragg, les touristes sont nombreux à venir admirer les étonnantes teintes de la «Glass Beach». Au début du XXe siècle, l’endroit était une décharge. Désormais, grâce à l’action des vagues, les milliers de bouteilles se sont transformées en une plage de bouts de verre polis !

Cet article est paru dans le Télépro du 20/5/2021

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici