Le «rat des pharaons» : un sacré filou !
Avec sa silhouette élancée et agile, sa «bouille» amusante, l’herpestes ichneumon est un chasseur remarquable. Et possède d’autres caractéristiques surprenantes.
Membre de la famille des herpestidés, qui comprend aussi les civettes et les suricates, le «rat des pharaons», alias la mangouste égyptienne, est considérée comme une espèce menacée, mais pas éteinte. Ce qui est rassurant puisque l’on se prend vite de sympathie pour cet être à la queue touffue et à l’épais pelage d’où sortent deux petites oreilles rondes et un regard vif aux pupilles horizontales.
La terreur des serpents
Si son surnom fait référence à l’Égypte, c’est parce que cet animal de compagnie y fut très apprécié, notamment pour ses capacités à chasser ou à dévorer d’autres espèces jugées peu désirables pour les récoltes : oiseaux, rats, souris et serpents. Ces derniers sont d’ailleurs les ennemis jurés de la mangouste qui prend un malin plaisir à les piéger avant de les tuer. Elle n’est pas immunisée contre le venin des reptiles, mais peu lui importe car elle a des réflexes ultrarapides, dresse tous ses poils pour impressionner sa proie et, d’un mouvement habile, la saisit par derrière en lui mordant la tête ! En dehors de ces impressionnants combats, l’herpestes ichneumon a des façons de s’alimenter assez drôles, notamment avec les œufs qu’il lance contre une surface dure pour les casser. Cet omnivore a une alimentation variée : poissons, crabes, rongeurs, grenouilles, insectes, vers, noix, fruits, racines, baies et graines.
Bavards comme des humains
Voilà pourquoi leur habitat de prédilection se situe dans régions arborées, non loin de cours d’eau. Leur grand plaisir est aussi de se dorer au soleil en journée et de se cacher, la nuit, dans des terriers, arbres creux, trous dans le sol ou des crevasses rocheuses. Certains vivent en solitaires, mais la plupart sont très sociaux et aiment vivre en colonie. Ludiques et bavards, ils grincent, grognent et émettent aussi des sons qui rappellent le brouhaha des conversations humaines !
De l’Égypte à l’Europe
Immortalisées dans des peintures égyptiennes, connues dans une grande partie de l’Afrique subsaharienne, ainsi qu’au Soudan, dans la péninsule du Sinaï et en Turquie, ces mangoustes singulières (de grandeurs variées : 18 à 60 cm de long) ont aussi été introduites, au fil du temps et des conquêtes géopolitiques, dans les îles des Caraïbes et d’Hawaï, puis dans le sud de l’Espagne et une partie du Portugal, seules régions d’Europe où l’on a des chances de les apercevoir. Vivant six à dix ans à l’état sauvage, elles s’accommoderaient bien de la vie en captivité où leur existence peut atteindre vingt ans.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 29/10/2020
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